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Attentat de Manchester: un rapport accable les services de renseignement

Les services de renseignement britanniques ont raté plusieurs occasions d'empêcher le jihadiste Salman Abedi de mener l'attaque terroriste de Manchester en 2017, a affirmé un comité parlementaire jeudi.

Le 22 mai 2017, un Britannique d'origine libyenne âgé de 22 ans, Salman Abedi, avait fait exploser une bombe à la sortie d'une salle de concert, tuant sept enfants et quinze adultes et faisant une centaine de blessés.

Selon le comité parlementaire chargé du renseignement et de la sécurité, le MI5, service de renseignement intérieur britannique, a été trop lent à réagir sur le cas d'Abedi qu'il connaissait depuis 2014, et ne l'a pas référé au programme national de prévention de la radicalisation.

Salman Abedi avait rendu visite à un contact extrémiste en prison à plusieurs reprises mais aucune mesure de suivi n'a été prise, ni par le MI5 ni par la police.

Le MI5 n'a ni surveillé ni soumis à des restrictions les déplacements du jeune homme qui a pu rentrer de Libye au Royaume-Uni peu de temps avant l'attentat à la bombe, sans être inquiété.

"Il y a eu un certain nombre de manquements dans le traitement du cas de Salman Abedi", a déclaré le comité, et "en raison de ces manquements, des occasions potentielles d'empêcher l'attaque ont été ratées".

Cinq attaques terroristes se sont produites au Royaume-Uni en 2017, faisant au total 36 morts et de nombreux blessés.

"Depuis les attaques de l'an dernier, nous avons cherché à tirer les leçons de ce qui s'est passé avant, pendant et après", a réagi dans un communiqué le chef de l'antiterrorisme, Neil Basu.

Depuis l'attaque de Westminster en mars 2017, la police anti-terroriste et le MI5 ont déjoué 13 complots terroristes, a indiqué Scotland Yard. La police mène actuellement 700 enquêtes impliquant 3.000 personnes posant de graves menaces.

Le comité parlementaire avait par ailleurs prévenu il y a quatre ans les réseaux sociaux qu'ils étaient "utilisés comme refuge pour les terroristes et extrémistes".

Mais les entreprises concernées "n'ont pas opéré les changements demandés et une fois de plus ces failles ont été exploitées par les auteurs des attaques de 2017", a déploré le comité.

Déçu que malgré les recommandations passées, "le gouvernement n'(ait) pas agi en conséquence", le comité appelle celui-ci à prendre "des mesures concrètes".

A la suite des attaques, "nous avons mis à jour notre stratégie de lutte contre le terrorisme, introduit une nouvelle législation permettant de déjouer les menaces plus tôt et accru l'échange d'informations avec les autorités locales", a déclaré le ministre de l'Intérieur Sajid Javid.

Diane Abbott, chargée des questions de sécurité au sein du Labour, principal parti d'opposition, a estimé que le rapport "soulève de sérieuses questions". Elle a dénoncé les coupes budgétaires qui ont privé la police de "21.000 officiers", touchant en particulier "la police de quartier, en première ligne sur le terrain pour repérer les terroristes".

Les membres du comité parlementaire ont étudié les attaques de 2017, à l'exception de celle commise dans la station de métro londonienne de Parsons Green, pour laquelle le ministère de l'Intérieur "n'a pas communiqué les éléments complets".

"D'après ce que nous avons vu jusqu'à présent, il y a eu des lacunes fondamentales dans le traitement de cette affaire" de Parsons Green, indique le comité, affirmant que la "litanie d'erreurs" du ministère, de la police et des autorités locales nécessitait un examen séparé.

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