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Chauffeur de moto-taxi le jour, secouriste la nuit, Viet éponge le genou ensanglanté d'un motard qui vient de se faire renverser dans une rue sombre d'Hanoï, la chaotique capitale vietnamienne.
La nuit est tombée, mais des files compactes de deux-roues sillonnent encore la ville alors que le confinement a été levé depuis plusieurs semaines dans le pays qui ne recense aucun décès lié à la pandémie de coronavirus.
A l'arrivée de l'ambulance qui prend en charge la victime, Pham Quoc Viet repart et se faufile rapidement dans la circulation grâce à un gyrophare posé sur sa moto.
Depuis trois ans, il endosse chaque soir de 21H30 à 1H30 du matin le rôle de secouriste après une journée déjà bien remplie de chauffeur de moto-taxi pour la compagnie Grab, plate-forme asiatique de transport à la demande.
"Quand je suis arrivé à Hanoï pour travailler, j'ai pensé à ce que je pouvais faire pour aider tous ceux que je voyais blessés dans les rues", raconte à l'AFP l'homme de 33 ans, lui même victime d'un accident de la route l'année dernière.
"Les passants étaient trop effrayés pour me venir en aide (...) je ne voulais pas que quelqu'un d'autre se retrouve dans la même situation et se sente abandonné", relève t-il.
Hanoï compte 6 millions de deux-roues et même si les accidents graves ont eu tendance à diminuer ces dernières années au Vietnam, ils restent encore une cause de mortalité importante avec plus de 7.600 décès sur les routes en 2019 et déjà plus de 2.000 depuis le début de l'année.
Pour l'aider dans sa mission, Viet est à la tête de près de 50 secouristes bénévoles: des chauffeurs, mais aussi des ingénieurs, des mécaniciens et des étudiants.