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Sans les esclandres ou portes claquées de l'époque Trump, le premier sommet du G7 de Joe Biden s'est terminé dimanche sur des promesses d'agir ensemble, entre alliés, contre la pandémie et le réchauffement climatique, tout en défiant la Russie et la Chine.
La rencontre de trois jours en Cornouailles (sud-ouest de l'Angleterre), la première en personne en presque deux ans, marquait le retour des contacts directs entre dirigeants du Royaume-Uni, Etats-Unis, France, Allemagne, Italie, Japon et Canada.
Mais aussi l'entrée dans le club des grandes puissances du président américain démocrate, déterminé à relancer le multilatéralisme, lors de son premier déplacement à l'étranger qui doit se conclure par un très attendu face-à-face avec Vladimir Poutine mercredi.
Joe Biden, venu reconquérir des alliés échaudés sous Donald Trump, a salué un sommet "extraordinairement collaboratif et productif". Un motif de satisfaction pour la première étape de la tournée européenne du dirigeant américain, qui a ensuite pris le thé avec la reine Elizabeth II au château de Windsor, avec parade des gardes d'honneur en traditionnel uniforme rouge et bonnet noir en poils d'ours, avant de décoller pour Bruxelles où il participe lundi à un sommet de l'Otan.
Il a apporté un "nouvel élan", a salué la chancelière allemande sur le départ Angela Merkel, après son dernier sommet du G7.
Certes les dissensions entre Européens et Britanniques sur le Brexit ont mis à mal la bonne entente affichée devant les caméras au fil des photos de famille, réceptions et barbecue sur la plage dans le cadre idyllique des Cornouailles. Certes les ONG ont critiqué des promesses floues ou insuffisantes. Mais les pays industrialisés, sous son impulsion, se sont efforcés d'afficher un front uni sur les grands dossiers internationaux.
Face à la multiplication des appels à la solidarité, ils ont convenu de distribuer 870 millions de doses aux pays pauvres, ce qui en comptant les autres engagements pris depuis février leur permet de dire qu'ils ont atteint leur objectif d'un milliard de doses fournies, soit directement soit en finançant le système de partage Covax.
- Moscou et Pékin dans le viseur -
"Je sais que le monde comptait sur nous pour rejeter l'égoïsme et les approches nationalistes" ayant marqué la réponse à la pandémie, a déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson. "J'espère que nous avons été à la hauteur".
Non, ont déploré de nombreuses ONG: au moins onze milliards de doses sont nécessaires pour en finir avec la pandémie. L'ancien Premier ministre britannique Gordon Brown s'est joint à la critique, évoquant une "faillite morale impardonnable" qui pourrait provoquer "des milliers" de morts.
Les dirigeants du G7 ont également défini un plan de bataille pour que le monde soit prêt en moins de cent jours face à une nouvelle pandémie et demandé une enquête plus approfondie de l'OMS sur l'origine du virus en Chine.
Cette dernière s'est retrouvée particulièrement visée lors du sommet, comme la Russie. Dans son communiqué final, le G7 a appelé Pékin à "respecter les droits humains" dans le Xinjiang, où vit la minorité ouïghoure, et à Hong Kong. Il a exhorté la Russie à cesser "ses activités déstabilisatrices" par son soutien notamment aux cyberattaques.
Pour contrer les "Nouvelles routes de la soie" chinoises, le G7 a lancé un vaste plan d'infrastructures dans le climat, la santé, le numérique et la lutte contre les inégalités afin d'aider les pays pauvres à se relever de la pandémie.
Il sera "beaucoup plus équitable" que le chinois, a assuré M. Biden, tout en assurant qu'il ne cherchait pas le "conflit", Pékin n'appréciant guère ces annonces. Le président français Emmanuel Macron a aussi soutenu que le G7 n'était "pas un club hostile à la Chine".
- Haro sur le charbon -
Autre gros volet: le climat, avec un plan d'action pour tenter de limiter le réchauffement. Un enjeu crucial pour le Royaume-Uni avant la grande conférence de l'ONU sur le climat (COP26) qu'il accueillera en novembre à Glasgow (Ecosse).
L'objectif est de limiter l'augmentation des températures en dessous de 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle, seuil au-delà duquel les scientifiques estiment que le changement climatique deviendra incontrôlable.
Pour y parvenir, les dirigeants du G7 se sont prononcés pour une réduction de moitié de leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, voire plus pour certains.
Ils veulent tourner le dos aux centrales au charbon, énergie fossile la plus polluante, sauf si des mesures de compensation environnementale sont en place, comme le captage de CO2. Les aides publiques seront arrêtées dès cette année.
Dans ce cadre, les dirigeants prévoient de signer un chèque allant jusqu'à 2 milliards de dollars pour accompagner la transition verte dans des pays défavorisés.
Les contributions du G7 seront augmentées en vue d'atteindre l'objectif des pays développés de financer à hauteur de 100 milliards de dollars par an d'ici 2025 les politiques climatiques des pays pauvres.
Pour les militants écologistes, c'est trop mou et trop flou. "Sans accord pour arrêter tous les nouveaux projets aux énergies fossiles - ce qu'il faut mettre en œuvre cette année pour limiter la hausse dangereuse de la température mondiale - ce plan n'est pas à la hauteur", a déploré Greenpeace