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Bank of America a annoncé lundi une envolée de son bénéfice au troisième trimestre, qualifié de "meilleur de (son) histoire", principalement grâce aux hausses des taux d'intérêt de la Banque centrale qu'elle a répercutées immédiatement aux consommateurs et aux entreprises ayant souscrit des prêts.
Le bénéfice net est ressorti à 6,7 milliards de dollars (5,8 milliards d'euros) au troisième trimestre, en hausse de 35,1%, lors du trimestre écoulé. Avant impôts, il s'élève à 9 milliards de dollars, un niveau jamais atteint jusqu'à présent, a tenu à souligner la deuxième banque américaine par actifs, dont le bénéfice par action est de 67 cents contre 62 cents attendus en moyenne par les analystes financiers.
"Une croissance responsable, soutenue par une solide économie américaine et des consommateurs américains en bonne forme, couplée à des taux élevés nous ont permis d'enregistrer le plus gros bénéfice opérationnel de l'histoire de l'entreprise", s'est réjoui le PDG Brian Moynihan, cité dans le communiqué.
L'établissement a, comme ses principales rivales JPMorgan Chase et Citigroup la semaine dernière, réussi à augmenter son portefeuille de prêts en dépit de la politique des taux de la Réserve fédérale (Fed).
Les marchés financiers craignent que cette remontée des taux ne freine l'appétit des consommateurs et des entreprises pour les emprunts destinés à l'investissement, à l'achat de biens immobiliers ou de consommation. Or les banques gagnent de l'argent en empruntant à peu de frais à court terme et en prêtant à des taux d'intérêt élevés à long terme.
Le volume de crédits a progressé de 3%, dont 5% pour les prêts accordés aux ménages et 2% pour ceux octroyés aux entreprises. Les dépôts ont pour leur part augmenté de 4%.
Au final, les marges bénéficiaires de Bank of America se sont nettement améliorées, notamment la marge nette qui est en hausse de 6%. Les réserves destinées à pallier d'éventuelles défaillances d'emprunteurs ont diminué de 118 millions de dollars, et les coûts de 327 millions.
Seul hic, les activités de courtage, dont la performance repose beaucoup sur la volatilité, traversent toujours une période délicate due aux incertitudes que fait planer la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.
Leurs recettes ont diminué de 5% à 3 milliards de dollars lors du trimestre sous revue, la faute au courtage des produits financiers liés aux devises, matières premières et obligations (FICC) dont les revenus sont en baisse de 5% sur un an.