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Le secrétaire national d'EELV Julien Bayou a demandé lundi à la maire de Paris Anne Hidalgo des excuses après qu'elle a "insulté tous les écologistes" en "insinuant" que des élus Verts n'auraient pas voté mardi pour qu'un lieu de la capitale porte le nom de l'enseignant décapité Samuel Paty.
"C'est vraiment scandaleux ce qui s'est passé parce que la maire de Paris insinue que nous nous serions abstenus. Or elle sait très très bien ce qui s'est passé; c'est extrêmement grave", a accusé sur RFI le patron d'EELV.
"Je ne comprends pas que dans cette interview à BFM, elle puisse mentir les yeux dans les yeux et insulter comme ça tous les écologistes (...) C'est pas possible d'instrumentaliser comme ça cet assassinat de Samuel Paty", a-t-il dénoncé.
"Nous demandons des excuses de la part d'Anne Hidalgo, elle doit retirer ses propos, il n'y a aucune ambiguïté sur la République pour les écologistes", a-t-il ajouté.
Dans un entretien samedi sur BFMTV, Mme Hidalgo, qui est de plus en plus citée comme une candidate possible de la gauche à l'Elysée en 2022, avait jugé "choquant" que quelques élus Verts se soient abstenus pour ce vote et avait invité les écologistes à "progresser sur les questions notamment de République".
Les Verts parisiens avaient en réalité voté cette délibération, après s'être étonnés que celle-ci soit prise aussi tôt après la mort du professeur, alors que la pratique habituelle veut qu'un délai de cinq ans s'écoule entre le décès d'une personne et le fait qu'on attribue son nom à un lieu.
Une confusion était en outre apparue du fait d'un incident technique, qui avait comptabilisé 20 élus issus de tous les groupes -dont cinq EELV- parmi les non votants.
Pourquoi cette attaque contre les élus Verts? "Je ne sais pas si c'est parce qu'elle pense à 2022, je ne sais pas si c'est parce qu'elle a encore en travers le fait que nous ayons mis en cause ses liens avec Christophe Girard", a répondu M. Bayou.
La majorité municipale avait connu une première crise avec la démission pendant l'été, poussée par les Verts, de l'adjoint à la Culture Christophe Girard, un proche d'Anne Hidalgo, entendu dans le cadre de l'affaire Matzneff.
Le groupe EELV à la mairie de Paris va demander à la maire Anne Hidalgo "si elle souhaite continuer à travailler avec (eux)", a annoncé dimanche soir l'élu David Belliard dans une interview à Libération, en faisant part de sa "meurtrissure" contre ce qu'il qualifie d'"insulte personnelle".
La cheffe du groupe municipal des Verts, Fatoumata Koné, doit rencontrer prochainement Mme Hidalgo.