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Les revenus d'intérêt des ménages ne représentaient en 2022 que 19,65% de ce qu'ils étaient en 2008, à partir de la grande crise financière, fait savoir mardi Eric Dor, de l'IESEG School of Management (École de commerce de Lille) dans une note.
A partir de 2008, la Banque centrale européenne (BCE) a orienté les taux d'intérêt sur une tendance baissière. Cette érosion des taux a fortement réduit les revenus d'intérêt des épargnants de la zone euro, et particulièrement en Belgique. "De 10.695 millions d'euros en 2008, les revenus d'intérêt des ménages ont baissé jusqu'à 1.744 millions d'euros en 2021, avant de remonter très légèrement à 2.101 millions d'euros à 2022", explique M. Dor. Et d'ajouter: "Par rapport à ce que ces revenus d'intérêt auraient été s'ils étaient restés à leur montant de 2008, leur perte cumulée de 2009 à 2022 est de 87.543 millions d'euros".
En tenant compte de l'inflation depuis 2008, la perte est encore supérieure en pouvoir d'achat, pointe Eric Dor. "En pouvoir d'achat aux prix de 2008, la perte cumulée de revenu d'intérêt des ménages, par rapport à ce que ces revenus d'intérêt auraient été s'ils étaient restés à leur montant de 2008, est de 91.471 millions d'euros."
Dans sa note, l'économiste pointe aussi la lenteur de la remontée des taux sur les dépôts d'épargne. "Alors que la BCE a déjà augmenté ses taux directeurs de 3,5% en plusieurs décisions successives sur quelques mois, la hausse des taux offerts par les banques belges sur les dépôts d'épargne de leurs clients est restée très réduite. D'après la BCE, le taux moyen sur les dépôts d'épargne des banques belges se limitait à 0,35% en février 2023", souligne encore M. Dor.