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Le tribunal correctionnel de Namur a prononcé vendredi, vu le dépassement du délai raisonnable, une simple déclaration de culpabilité à l'encontre de trois prévenus qui devaient répondre, le 19 avril dernier, de préventions de mise en vente et d'achat sans dérogation d'une double corne de rhinocéros, ce qui est contraire à la loi sur la protection des espèces sauvages menacées d'extinction. La confiscation de la corne a été prononcée.
Dans son jugement, le tribunal estime que la cession à titre gratuit de l'objet n'est que peu probable et évoque des contradictions à ce sujet dans les déclarations des prévenus. Pour le tribunal, des doutes existent quant à la détention à des fins commerciales, les prévenus sont donc acquittés de cette prévention.
Le propriétaire initial de la corne, utilisée à des fins décoratives, l'a reçue en 1959 d'un cousin revenant du Congo. En 2016, cet homme âgé de 82 ans a fait appel à un vide-grenier lors d'un déménagement à Namur. L'octogénaire a cédé l'objet litigieux aux deux autres prévenus car il l'estimait sans valeur. Par prudence, les deux déménageurs lui ont fait signer une convention de cession.
Les trois prévenus affirmaient que l'objet avait été cédé gratuitement. Pour se mettre en règle, les deux acquéreurs ont tenté de déclarer l'objet sur le site de la CITES (Convention on International Trade of Endangered Species). La déclaration a été refusée six mois plus tard et les deux prévenus ont été perquisitionnés, le SPF Environnement estimant que l'objet, qui a été saisi, avait été acquis et détenu illégalement.