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Le parquet fédéral a requis mardi, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, une peine de 54 mois de prison sans sursis, une amende de 200.000 euros et une confiscation de 500.000 euros à l'encontre de Miranda B., dans le cadre du procès Encro, relatif à une vaste organisation criminelle active dans le trafic de drogue. En aveux de la matérialité des faits, la prévenue, auditrice à la Cour des comptes en Albanie, avait reconnu avoir réceptionné des fonds pour Eridan M. G. "par amour".
Pour les mêmes motifs de membre d'une organisation criminelle et blanchiment d'argent, Merita A., également dans la finance, s'est vue requérir cinq ans de prison, 80.000 euros d'amende et une confiscation "au pro rata de sa participation", à son encontre. "Eridan M. G. s'entourait correctement", a conclu le procureur fédéral, Julien Moinil.
"Eridan M. G. n'hésite pas à multiplier les conquêtes mais si, à chaque fois, il implique les personnes amoureuses de lui, c'est particulièrement indélicat", a lancé le parquet posant ainsi la question de la responsabilité de l'un des dirigeants présumés de l'affaire.
Auditrice à la Cour des comptes albanaise, Miranda B. aurait blanchi l'argent de l'organisation criminelle d'Eridan M. G. "Il y a une inadéquation entre son érudition, son poste et le fait de recevoir ces sommes d'argent", a déclaré Julien Moinil. Des sommes entre 100.000 et 200.000 euros qui auraient été transférées "pas plus d'une dizaine de fois", selon les propos de la prévenue. "Miranda B. est assez intelligente, elle savait qu'Eridan M. G. n'avait pas besoin d'elle pour remettre du cash à Tirana. Elle est au fait des mécanismes financiers. Elle ne pouvait donc ignorer que le modus operandi était criminel et que ses activités étaient illicites", a affirmé le ministère public.