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Les 17 agents pénitentiaires qui étaient retenus dans une prison d'Esmeraldas, région du nord-ouest de l'Équateur en proie à la violence, ont été libérés mercredi, a annoncé le gouvernement. Celui-ci avait décrété l'état d'urgence dans les prisons après un nouveau massacre survenu dans un autre établissement du pays.
"Le dernier groupe d'agents est parti à 14h00 (21h00 heure belge) aujourd'hui, à Esmeraldas", a déclaré le gouvernement par l'intermédiaire de son secrétariat à la communication, Segcom. La prison avait été le théâtre d'une émeute la veille, selon les autorités, en représailles à la déclaration de l'état d'urgence.
Cette mutinerie fait écho aux affrontements meurtriers qui ont éclaté pendant quatre jours dans celle de Guayaquil, une ville particulièrement touchée par la violence et le narcotrafic. Le bureau du procureur, qui est chargé de récupérer les corps de victimes, a d'abord fait état de 31 morts. Cependant, la police a déclaré avoir trouvé 11 corps et 29 "pièces anatomiques".
Après le drame survenu dans la prison de Guayaquil, plus d'une centaine de surveillants avaient été pris en otage dans cinq prisons du pays avant d'être en grande partie libérés mardi.
Depuis février 2021, les prisons équatoriennes ont été le théâtre de massacres récurrents qui ont fait plus de 420 morts parmi les détenus, parfois décapités ou brûlés. Les centres de détention sont devenus un lieu d'opérations pour les bandes criminelles, qui se disputent le marché de la drogue.
Des violences ont également éclaté mardi dans la capitale Esmeraldas de la province éponyme. Des alertes à la bombe ont été déclenchées dans des stations-service et un engin explosif a été désamorcé dans un bureau du parquet.
Un comité mis en place par le gouvernement du président Guillermo Lasso l'an passé a qualifié les prisons équatoriennes d'"entrepôts d'êtres humains et de centres de torture".