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Le parquet fédéral a requis lundi, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, une peine de huit ans de prison à l'encontre d'un ancien inspecteur de la zone de police de Bruxelles-Midi (Anderlecht, Saint-Gilles et Forest). L'homme se serait fait payer pour rechercher, pendant des années, des informations dans les bases de données de la police.
L'ex-inspecteur de police, B.W. (56 ans), est dans le collimateur des enquêteurs depuis une perquisition menée au domicile d'Anwar B., bras droit d'Eridan M.G., chef présumé d'une organisation criminelle mise au jour après le décryptage des messageries Encrochat et Sky ECC. Au domicile du prévenu, les enquêteurs ont mis la main sur de nombreux documents provenant des bases de données de la police, leur permettant de remonter jusqu'à l'inspecteur.
Mais selon le parquet, l'ampleur de son implication n'est apparue que plus tard, lorsque la police est tombée sur des centaines de conversations. Ces dernières montraient que B.W. consultait certaines informations à la demande de différentes personnes et les partageait sans la moindre hésitation.
"Nous avons trouvé des conversations dans lesquelles il lui est demandé de rechercher les adresses de certaines personnes, de vérifier si d'autres sont signalées ou demandant d'effacer un signalement", a commenté le magistrat fédéral, Julien Moinil. "B.W. envoie des captures d'écran des bases de données de la police, du Registre national, et demande à plusieurs reprises une rémunération."
"À quelqu'un qui l'interroge sur des biens qui ont été saisis, il donne les noms et numéros de téléphone du juge d'instruction et de l'inspecteur de la police fédérale", a poursuivi le procureur. "Il transmet ensuite les adresses privées des magistrats. "Il a de la chance qu'aucune des personnes dont il a divulgué les coordonnées n'ait été victime de violences."