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Hervé Bayingana Muhirwa a reconnu, mercredi, lors de son interrogatoire de personnalité par la présidente de la cour d'assises de Bruxelles, avoir "une part de responsabilité" dans les attentats du 22 mars 2016. "Je m'expliquerai au moment voulu", a-t-il déclaré. Il a cependant une nouvelle fois démenti être "Amine", et a répété ne pas savoir de qui il s'agissait.
Laurence Massart a de nouveau retracé le chemin de vie de l'accusé, de sa naissance à Kigali à aujourd'hui, revenant sur les étapes marquantes de son existence, comme l'assassinat de son père, opposant politique, l'exil du reste de la famille lors du génocide en 1994, son arrivée en Belgique ou encore le décès de son petit frère en 2011.
Après un début de vie compliqué pour des raisons géopolitiques, Hervé Bayingana Muhirwa parvient tout de même à mener une vie "classique" en Belgique, il suit des études secondaires en comptabilité, qu'il finira par compléter par un bachelier dans le domaine. Tout son entourage travaille dans le social, où il finit également pas trouver sa voie : il travaille dans un centre de la Croix-Rouge pour réfugiés lors de son arrestation en avril 2016. Un travail "d'ordre social, c'est plus gratifiant que la comptabilité. On travaille avec des humains, c'est venir en aide à des gens qui ont eu quelque part le même parcours que moi, des gens qui ont dû quitter leur pays pour une vie meilleure ici", a-t-il déclaré.
"Mais que faites-vous dans un box d'accusés ?", lui a demandé la présidente après la présentation de son curriculum vitae des plus classiques, soulignant le total décalage entre sa volonté affichée de faire le bien et sa présence dans un tel dossier. "Ce sont des circonstances (...) que je regrette énormément. Pas les rencontres, mais ce qui m'a amené ici."