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Ibrahim Farisi, qui comparait libre au côté de son frère Smail, s'est décrit mercredi comme "un corps sans âme" lors de son témoignage devant la cour d'assises de Bruxelles chargée du procès des attentats du 22 mars 2016. "On m'a volé ma vie", a également affirmé l'homme, qui est le seul des accusés à n'être inculpé que de "participation aux activités d'un groupe terroriste".
À l'unique question visant à savoir s'il était en aveu de ce chef d'inculpation, Ibrahim Farisi a répondu par la négative. "Participer avec qui ? Je ne connais personne ici, je ne vais pas participer avec quelqu'un d'invisible", a-t-il lancé à la présidente de la cour, Laurence Massart.
L'accusé a été arrêté avec son frère le 9 avril 2016 puis libéré sous conditions sept mois plus tard. L'une des conditions lui imposait de trouver du travail. "J'ai été aux taxis, puis au CPAS en tant qu'agent d'accueil", a expliqué Ibrahim Farisi. "Maintenant, je n'ai plus d'emploi et j'émarge au CPAS."
Questionné sur son état psychologique, le trentenaire a affirmé "vider une boite d'anxiolytiques en deux jours". Il a par contre soutenu être en cours de sevrage concernant l'alcool, dont sa consommation problématique l'avait amené à se faire remarquer à plusieurs reprises depuis le début du procès.
Anticipant la question sur ses qualités et défauts : "je n'ai plus de qualité, plus de défaut, plus d'espoir. Je suis un corps sans âme, on m'a volé ma vie. Je ne fais plus rien de ce que j'aime", a exprimé l'accusé. "Tout ce que j'ai entendu ici depuis trois mois c'est un fardeau pour moi."
L'homme a enfin présenté ses relations avec sa famille comme excellentes avant de se remémorer sa vie d'avant. "J'étais ambitieux, sociable, les gens venaient vers moi. J'aimais aider les gens. J'aimais ma vie d'avant", a-t-il conclu.