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Le premier président de la cour d'appel de Mons, Philippe Morandini, s'est dit jeudi "attristé" par les critiques envers la justice dans le cadre de l'arrêt rendu par la cour d'appel d'Anvers dans le dossier Sanda Dia. Interrogé dans la matinale de Bel RTL, il a en particulier fustigé les reproches venant du politique: "La justice doit être soutenue par les autres pouvoirs."
Sanda Dia, un jeune étudiant de la KU Leuven, était décédé lors de son baptême en 2018 au sein du cercle Reuzegom. Dans cette affaire, 18 prévenus ont été condamnés par la cour d'appel d'Anvers à des travaux d'intérêt général et à 400 euros d'amende. L'arrêt de la cour a suscité le mécontentement d'une partie de la population qui juge les peines laxistes.
Tout en comprenant que les peines aient créé "de l'émotion", Philippe Morandini a rappelé que le rôle du juge est "strictement encadré" et balayé les accusations de justice de classe.
Il a en outre regretté que certaines personnalités politiques se servent de la justice pour "sortir du bois".
"Nous ne sommes certainement pas coupés des réalités lorsqu'on voit les conditions dans lesquelles on doit travailler, quand on voit l'état des palais de justice par rapport à l'état de certains locaux de nos politiques", a-t-il signalé.
"La justice doit être soutenue et respectée par les autres pouvoirs (exécutif et législatif, NDLR) pour pouvoir travailler sereinement", a-t-il poursuivi. "Le juge fait son travail. Il y a des voies de recours possibles, mais il ne faut pas fustiger un autre pouvoir qui travaille en totale indépendance."