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La Ligue des droits humains (LDH) plaide pour une interdiction légale explicite du profilage ethnique et pour l'interdiction de la technique des nasses, mercredi, à la veille du procès des abus policiers qui ont émaillé la manifestation "contre la justice de classe et raciste" du 24 janvier 2021.
L'affaire sera plaidée devant le tribunal de première instance de Bruxelles les 8 et 9 février. Onze jeunes, ainsi que la LDH, ont assigné en justice l'État belge, la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles et le bourgmestre de la ville de Bruxelles pour les abus policiers dont ils ont été victimes en marge de la manifestation. La police avait alors interpellé 200 personnes, emmenées ensuite aux casernes d'Etterbeek.
Les 11 personnes requérantes affirment avoir subi des mauvais traitements et enduré des propos racistes et sexistes lors de leur interpellation.
"Si les cas de profilage ethnique sont toujours difficiles à démontrer, l'examen du dossier a permis d'apporter des éléments interpellants", épingle la LDH dans un communiqué. Selon elle, les policiers ont reçu pour consigne d'arrêter préventivement les personnes au "profil casseur", sans critères clairs, favorisant des arrestations discriminatoires.
La Ligue des droits humains demande une interdiction légale explicite du profilage ethnique, ainsi qu'un système de récépissé pour rendre les contrôles plus objectifs et transparents.
L'association s'oppose également à la technique de la nasse ou d'encerclement utilisée pour interpeller les personnes. "La Ligue des droits humains estime qu'on ne peut entraver de la sorte la liberté de manifester et que cette pratique doit être interdite ou, à défaut, encadrée juridiquement de sorte que les droits des manifestants soient préservés", souligne-t-elle.
Enfin, la LDH demande un contrôle des lieux où se trouvent des personnes privées de liberté afin de prévenir les traitements cruels, rappelant que les casernes d'Etterbeek, par exemple, sont dépourvues de caméras de surveillance.