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Le comité anti-torture du Conseil de l'Europe (CPT) a plaidé jeudi pour un traitement respectueux des personnes transgenres incarcérées, épinglant le risque de mauvais traitements physiques et d'insultes de la part du personnel, mais aussi de violences et d'intimidation entre détenus.
"Il est important qu'une discussion ouverte ait lieu, avec toutes les parties concernées, sur le traitement des personnes transgenres en prison", a affirmé en conférence de presse jeudi matin Alan Mitchell, président de ce comité relevant du Conseil de l'Europe. "Cependant, quelques États continuent de nier l'existence des personnes transgenres et ne prévoient donc aucune disposition particulière pour leur traitement en prison. Ce qui peut générer des situations exposant ces personnes à des mauvais traitements", a-t-il déploré.
Il est pourtant avéré que les personnes transgenres se trouvent dans une situation générale de vulnérabilité, a souligné le "Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants" - de son nom complet - dans son rapport annuel 2023.
Lors de ses visites effectuées dans les prisons de l'espace géographique du Conseil de l'Europe, le CPT a rencontré à maintes reprises des femmes transgenres détenues dans des quartiers réservés aux hommes. Celles-ci ont déclaré qu'elles ne se sentaient pas en sécurité. Dans certains cas, les femmes transgenres ont affirmé avoir été victimes de sévices sexuels et d'agressions de la part d'autres détenus, mais aussi d'insultes de la part du personnel.
Le comité considère que les personnes transgenres devraient être logées dans le quartier de la prison correspondant au sexe auquel elles s'identifient et avoir la possibilité de préserver la confidentialité de leur identité de genre si elles le souhaitent.
Enfin, le CPT a souligné que l'obligation de prise en charge des détenus qui incombe aux autorités pénitentiaires englobe la responsabilité de les protéger contre d'autres détenus.