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Les lettres d'Abdeslam sont assez pauvres au sens de l'endoctrinement, selon un expert

Les lettres d'adieu écrites par Salah Abdeslam, retrouvées dans la planque de la rue du Dries à Forest, étaient "d'un argumentaire relativement pauvre", a déclaré Alain Grignard, mardi après-midi, devant la cour d'assises de Bruxelles, au procès des attentats du 22 mars 2016. L'ancien policier, qui est également islamologue, est revenu au procès mardi pour quelques questions spécifiques, après avoir été entendu il y a plusieurs semaines.

La question est venue de l'avocate de Salah Abdeslam, Me Delphine Paci. "Vous avez été amené à analyser les lettres retrouvées rue du Dries, écrites par mon client. Vous aviez alors parlé d'un endoctrinement basique. Pouvez-vous expliquer?", a interrogé la pénaliste. "Ce sont des lettres d'adieu dans lesquelles l'intéressé - je ne savais pas encore qui en était l'auteur - explique sa motivation et s'excuse", a répondu le témoin. "C'est une justification. L'argumentaire est relativement pauvre à mon sens. Mais j'avais quand même dit que la personne paraissait très imprégnée [par l'idéologie islamiste radicale]".

Le témoin a également été interrogé par les procureurs, Bernard Michel et Paule Somers, au sujet de groupes comme Le Resto du Tawhid ou le CRM (Collectif Réflexions Musulmanes). "Ce sont des groupes prosélytes. Ils essayaient d'avoir un maximum de clients, de 'vendre la marchandise' idéologique", a étayé l'ancien policier et islamologue.

Au sujet des mosquées où la radicalisation s'opérait, ce dernier a mis en garde de ne pas tomber dans une catégorisation entre "bonnes" et "mauvaises" mosquées. "C'est un concept qui ne fonctionne pas", a-t-il souligné. Il a précisé que plusieurs combattants djihadistes ont fréquenté de mêmes lieux de culte, non pas en raison d'une nature plus radicale de ceux-ci, mais surtout parce que les prédicateurs sont allés répandre leur idéologie dans les mosquées les plus fréquentées, pour toucher le plus de candidats possible.

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