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L'accusé Mohamed Abrini a été soumis à un examen pour évaluer le risque d'extrémisme violent qu'il représente, ont exposé trois experts qui l'ont rencontré à une ou deux reprises, mardi devant la cour d'assises de Bruxelles, au procès des attentats du 22 mars 2016. "Au moment où on a fait l'examen [en 2022], ce risque est élevé", a indiqué le psychologue Donatien Macquet. "Sur le plan de la radicalité, il y avait une colère", a ajouté le psychiatre Samuel Leistedt. Ce dernier avait conclu à un "renforcement des comportements de radicalité".
Les professionnels ont mis en exergue, outre le risque de radicalisation, d'autres éléments de la personnalité de Mohamed Abrini: une "structure anti-sociale", une "introspection faible", "des éléments narcissiques", et "des éléments du registre de la psychopathie".
Les tests effectués par le psychologue ont aussi mis en avant des "comportements problématiques pendant son adolescence". Mohamed Abrini "a pu avoir un léger retard dans l'apprentissage, mais sans présenter un retard mental", a déclaré Donatien Macquet. Sa "personnalité anti-sociale avec comportements passibles d'arrestation", déjà décrite par les psychiatres, ressort à nouveau dans ces tests, ainsi qu'un "besoin d'être admiré, reconnu".
Son avocat, Me Stanislas Eskenazi, a interrogé les experts sur ce que le renoncement de son client à se faire exploser dit de sa personnalité. Ceux-ci sont restés vagues. "Nous avons procédé à une évaluation d'une personnalité dans sa globalité. Aller sonder l'origine de ce que vous appelez le renoncement est compliqué. Il est difficile de porter une analyse précise sur ce qui lui est passé par la tête à ce moment-là", a répondu le docteur Leistedt.
Pour le docteur Jean-Paul Beine, il s'est agi d'une "réaction émotive et égoïste", la "peur de sa propre mort, plus qu'un sursaut par rapport à la mort d'autrui".