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Narcobanditisme à Marseille: un adolescent de 16 ans interpellé dans l'affaire Socayna, victime collatérale

Un adolescent de 16 ans a été interpellé en début de semaine dans le cadre de l'enquête sur la mort de Socayna, étudiante de 24 ans victime collatérale des trafics de stupéfiants fauchée mi-septembre dans sa chambre d'une cité marseillaise, a indiqué le parquet vendredi.

Arrêté après cinq mois d'enquête, le jeune homme, en garde à vue, était en cours de défèrement devant un juge d'instruction, a précisé à l'AFP le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, confirmant une information initiale du quotidien La Provence.

Le magistrat a annoncé qu'il tiendra une conférence de presse à 18h00 sur ce dossier, l'un des plus sensibles de 2023 à Marseille, année qui avait vu la deuxième ville de France endeuillée par 49 "narchomicides".

Socayna, étudiante en droit, avait été touchée à la tête le 10 septembre vers 23h00, par une balle perdue qui avait traversé le contre-plaqué de bois situé en dessous de la fenêtre de sa chambre. Elle se trouvait à son domicile avec sa mère, au 3e étage d'un immeuble situé dans une cité du 10e arrondissement, dans le sud-est de Marseille.

En état de mort cérébrale, elle avait été transférée à l'hôpital où elle était finalement décédée deux jours plus tard.

"Le jour où ils ont tué ma fille, tout le monde était à la fenêtre. Les deux voyous étaient sur une moto, casqués, avec les kalachnikovs", avait expliqué Layla, sa mère, à l'AFP, peu de temps après le drame.

"Ma fille a pris une balle dans la tête dans sa chambre, en pyjama, elle était en train de travailler sur son ordi. Qui peut expliquer ça ?", avait-elle ajouté.

Sur place, au pied de cet immeuble de la cité Saint-Thys, quartier classé prioritaire, où un point de deal s'était installé durant l'été, les enquêteurs avaient trouvé 23 douilles de kalachnikov. Trois autres appartements avaient été touchés par ces tirs, sans blessés supplémentaires.

Sa mort avait été un choc pour ce quartier, qui se croyait jusqu'alors à l'abri des narchomicides qui gangrènent la deuxième ville de France. Parmi les 49 morts en 2023, sur fond de trafics de stupéfiants, quatre victimes collatérales avaient été recensées, dont Socayna.

Quelques semaines après sa mort, plusieurs centaines de personnes avaient défilé dans le quartier lors d'une marche blanche pour dire "stop à la violence à Marseille".

Avec cette mort, "on a atteint le degré ultime" des violences liées au narcobanditisme, avait estimé l'ex-procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens. C'est un drame absolu", avait déploré le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

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