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"Pour moi, vous n'êtes pas apte à juger une telle affaire", a lancé mercredi Mohamed Abrini à la présidente de la cour d'assises chargée de juger les attentats à Bruxelles du 22 mars 2016. "Cette affaire nous dépasse tous", a ajouté "l'homme au chapeau", qui avait renoncé à se faire exploser à l'aéroport de Zaventem, lors de l'interrogatoire sur sa personnalité.
L'accusé a, dès le début des questions de la présidente, reconnu son implication dans la double explosion à Zaventem. "Je suis en aveux dès le premier jour", a-t-il dit, expliquant ne pas avoir voulu avouer dans un premier temps, jusqu'à ce qu'un autre individu soit soupçonné d'être l'homme au chapeau.
Pour les faits survenus dans le métro, "j'ignorais que cela allait se passer à Maelbeek", a répondu Mohamed Abrini. Quant à la participation aux activités d'un groupe terroriste, troisième et dernier chef d'accusation à son encontre, "j'ai déclaré que j'avais prêté allégeance, que j'avais rejoint l'État islamique. Mais appartenir à un groupe terroriste, je ne le dirais pas comme ça."
"Tout le monde sait qu'à Paris, il n'y avait ni commanditaire, ni chef des opérations extérieures, ni les membres du commando des terrasses. Il n'y avait pas le sommet de la pyramide", a fait remarquer Mohamed Abrini, faisant un parallèle avec l'absence au procès des principaux responsables des attaques à Bruxelles.
Le verdict de la cour d'assises française aurait été différent pour lui et ses co-accusés à Paris si des responsables comme Abdelhamid Abaaoud, coordinateur des attentats du 13 novembre, ou Oussama Atar, qui a eu le même rôle pour ceux de Bruxelles, y avaient comparu, a soutenu Mohamed Abrini.
Aux yeux de "l'homme au chapeau", le procès en cours s'assimile à du "théâtre", avec "ses lumières et ses costumes", a-t-il décrit, devant une salle d'audience comble mercredi matin.