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Le jour des attentats, alors que Mohamed Abrini puis Osama Krayem sonnent à sa porte, Hervé Bayingana Muhirwa va accepter d'héberger une nouvelle fois les deux hommes tout en sachant que ce sont des fugitifs. "Vous êtes pris dans un engrenage, vous êtes dépassé, vous êtes perdu… Ils vont me demander de les héberger et j'ai accepté", a reconnu l'homme lors de l'interrogatoire croisé des accusés devant la cour d'assises chargée du procès des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles.
"Vers midi Mohamed Abrini sonne à la porte, mon parlophone ne fonctionne pas donc je vais ouvrir sans savoir qui c'est. Quand je le vois, je fais directement le lien avec Najim Laachraoui. Là, je suis toujours sous le choc de la nouvelle des attaques et je le laisse rentrer de peur que des gens dans la rue le reconnaissent", a poursuivi l'accusé. "Quand Krayem arrive, plus tard, ils sont surpris de se voir l'un l'autre."
"Ils vont me demander de les héberger, pas dans l'optique de préparer quelque chose d'autre, mais dans l'optique de trouver une autre solution pour se loger. Ils me demandent deux ou trois jours", a ajouté celui à qui on reproche justement d'avoir hébergé des membres de la cellule terroriste. "Quoi qu'ils m'aient demandé, je l'aurais fait. Je regrette de ne pas avoir averti les autorités, mais c'est un engrenage, j'avais peur de la police, d'être pris en leur compagnie, car ce sont des fugitifs."
"À ce moment-là, vous n'êtes pas bien, vous êtes stressés, sous le trauma des attentats. C'est trop, vous êtes dépassé, vous êtes perdu. J'essaie de couper les contacts avec mon entourage pour éviter que quelqu'un se rende compte de quelque chose", a conclu Hervé Bayingana Muhirwa.