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Salah Abdeslam a affirmé mardi, lors de l'interrogatoire des accusés au procès des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles, que la lettre intitulée "Abou Abderrahman" (nom de guerre de Salah Abdeslam, NDLR) et dans laquelle l'homme écrit vouloir "finir le travail" en Europe avait été rédigée un mois ou un mois et demi après les attentats de Paris pour "donner des gages" de sa loyauté.
"Ce ne sont que des paroles. Entre les paroles et le passage à l'acte, il y a une marge", a expliqué celui qui devait se faire exploser à Paris le 13 novembre 2015. "Quand je suis revenu de Paris et que j'ai expliqué que ma ceinture était défectueuse, ils ont eu des doutes et m'ont demandé des gages. Je ne dirai pas qui me l'a demandé, mais ils ne sont plus de ce monde."
"Moi, je voulais retourner en Syrie, mais on m'a dit que c'était trop dangereux car j'étais l'ennemi public numéro 1 et que je risquais de me faire arrêter", a poursuivi Salah Abdeslam. "Ils ne voulaient pas prendre le risque que je balance si je me faisais arrêter. Ils n'ont pas voulu non plus me laisser sortir pour que j'aille voir ma famille."
"On m'a demandé si j'étais prêt à faire une opération tout seul si on me confiait une kalachnikov, par exemple. J'ai catégoriquement refusé. Là, on m'a dit qu'on allait me trouver un chemin vers la Syrie car je n'avais 'rien à faire ici'", a affirmé l'accusé, précisant qu'il attendait dans la planque de la rue du Dries qu'une telle route s'ouvre.
"Vous savez, il n'y a pas beaucoup d'alternative quand on est embarqué dans ce genre de situation. Soit on meurt en martyr, soit on retourne en Syrie. Moi je voulais aller en Syrie", a conclu l'accusé.