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Une condamnation symbolique des différentes autorités ne suffit plus, il faut une décision de justice qui impose des mesures à suivre, avec des sanctions en cas de non-exécution, ont avancé jeudi les avocats de l'ASBL Affaire Climat, devant la cour d'appel de Bruxelles. L'ASBL et quelque 58.000 citoyens ont intenté une action contre l'État fédéral et les trois Régions du pays pour les contraindre à réduire les gaz à effet de serre (GES) en Belgique, selon leurs propres engagements sur la scène internationale.
La preuve de la nécessité d'imposer des mesures à appliquer, c'est que les autorités belges ont "ignoré sans vergogne" la décision du premier juge, ont avancé les avocats. "Nous espérions qu'il y aurait une réponse à cela, tout comme Angela Merkel a agi après la condamnation par les tribunaux allemands et a alors accru les ambitions allemandes en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre", a plaidé Me Carole Billiet. "Rien de tel en Belgique. Ici, les autorités n'ont fait qu'afficher leur mépris pour l'État de droit et leur population", a-t-elle tonné.
"Or, moins d'un mois après le jugement [rendu mi-juin 2021], la Wallonie a été frappée par de gigantesques inondations. Une commission d'enquête parlementaire a déterminé qu'elles étaient le résultat du réchauffement climatique", a poursuivi l'avocate.
La décennie 2020-2030 est cruciale pour limiter autant que possible le réchauffement de la planète, selon les avocats des demandeurs. Non seulement rien de concret n'a encore été mis en place en Belgique, mais quatre nouvelles centrales électriques au gaz ont été autorisées, ce qui ne fera qu'augmenter les émissions de gaz à effet de serre, ont-ils expliqué. Une décision symbolique n'est donc plus assez persuasive et il est nécessaire que la justice impose un rythme de réduction des GES à la Belgique, ont-ils demandé.