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Des crimes de guerre sont commis au Soudan dans le cadre du conflit entre les Forces d'appui rapide (RSF) et les forces armées soudanaises (SAF), rapporte Amnesty International jeudi dans un rapport. Des femmes et des jeunes filles ont été soumises à des violences sexuelles, tandis que des centres médicaux et humanitaires ont fait l'objet d'attaques ciblées.
Le rapport témoigne d'atteintes massives aux droits humains commises contre la population civile pendant des attaques "aveugles et aussi délibérées". Il porte essentiellement sur des faits relevés à Khartoum, la capitale, et au Darfour occidental.
Amnesty explique que les belligérants lancent souvent des attaques dans des secteurs densément peuplés de civils, à l'aide d'armes explosives à large champ d'action.
"Les civils sont confrontés chaque jour à une horreur inimaginable", explique la secrétaire générale d'Amnesty International Agnès Callamard. "Des gens sont tués chez eux ou alors qu'ils cherchent désespérément de la nourriture, de l'eau et des médicaments. Ils sont pris entre deux feux quand ils s'enfuient, et abattus délibérément lors d'attaques ciblées. Il n'y a pas d'endroit sûr."
L'organisation considère que certaines violations constituent des crimes de guerre, notamment les attaques visant des civils et des infrastructures humanitaires, les viols et le pillage. La responsabilité pénale individuelle de soldats et de commandants peut être engagée.
Amnesty International demande au Conseil de sécurité des Nations unies d'étendre à l'ensemble du Soudan l'embargo sur les armes qui s'applique au Darfour, et de garantir son respect. Elle invite aussi la communauté internationale à considérablement accroître l'aide humanitaire.
Des milliers de personnes ont été tuées ou blessées depuis le début des affrontements entre les SAF dirigées par le président du Conseil souverain du Soudan, le général Abdel Fattah al Burhan, et les forces paramilitaires des RSF du général Mohamed Hamdan Dagalo, connu sous le nom de Hemedti.