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Plus de 70 ONG belges et européennes s'offusquent de la tenue mardi à Anvers d'une rencontre entre les CEO de grands groupes industriels, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre Alexander De Croo. Dans une lettre ouverte adressée au locataire du 16 rue de la Loi, elles déplorent "une insulte" pour les communautés et régions confrontées aux pollutions environnementales générées par l'industrie.
Canopea, Pesticide Action Network (PAN) Europe, Foodwatch International, Greenpeace ou encore la Coalition Climat indiquent que l"irresponsabilité conséquente" dans les prises de décision industrielles des dernières décennies a causé de nombreuses crises environnementales, en promouvant l'utilisation de substances dangereuses et la combustion d'énergies fossiles "dans un but avant tout lucratif". Selon ces ONG, la Belgique "nie" la contribution et la responsabilité des entreprises en chapeautant la rencontre organisée dans l'usine chimique de BASF à Anvers.
Les organisations dénoncent également les campagnes de lobbying des multinationales de l'industrie chimique "pour saper les réglementations ambitieuses" promises par la Commission européenne, qui visaient notamment à restreindre les substances actives dangereuses utilisées par les consommateurs et l'agriculture. "Pendant ce temps, l'industrie a obtenu un soutien massif tant pour le développement de nouvelles infrastructures de combustibles fossiles que pour le déploiement de fausses solutions face à la crise climatique, telles que l'hydrogène, la capture et la compensation carbone", ajoutent les signataires de la lettre ouverte.
Les ONG demandent au Premier ministre et à tous les dirigeants politiques de cesser d'accorder un "accès privilégié" à des industries "connues pour la nocivité de leurs produits et pratiques". Elles souhaitent que la priorité soit donnée à la protection des citoyens et des écosystèmes victimes de la pollution par les produits chimiques, les pesticides et les combustibles fossiles.