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La Belgique a renoncé au printemps dernier à réclamer l'arrestation d'un ministre qatari au centre du scandale "Qatargate" afin de faciliter la libération du Belge Olivier Vandecasteele, alors détenu en Iran, rapportent vendredi Le Soir et la RTBF.
Sur base des aveux livrés en décembre dernier aux enquêteurs belges par Antonio Panzeri et de son ancien assistant Francesco Giorgi, le ministre du Travail qatari Ali bin Samikh al-Marri est rapidement soupçonné d'être l'un des acteurs principaux dans cette affaire de corruption au sein du Parlement européen.
Début 2023, un avis de recherche international est émis par la justice belge à son encontre, mais ce signalement sera suspendu deux mois plus tard à peine. La Belgique cherche en effet à l'époque à obtenir libération d'Olivier Vandecasteele et le Qatar joue un rôle d'intermédiaire important entre l'Iran et les autorités belges.
Selon Le Soir, qui s'appuie sur deux sources qui ont requis l'anonymat, le Qatar a alors proposé son aide pour libérer le Belge en échange de la suspension du mandat d'arrêt visant son ministre du Travail.
Interrogés par le quotidien, ni le juge d'instruction Michel Claise, ni le procureur fédéral Frédéric Van Leeuw, ni le cabinet de la ministre Hadja Lahbib n'ont souhaité faire de commentaire sur ces révélations.
Réagissant en marge d'une conférence de presse vendredi consacrée à la FN Herstal, le Premier ministre Alexander De Croo a assuré pour sa part qu'il n'y avait "jamais eu de lien avec tout autre dossier pour obtenir la libération d'Olivier Vandecasteele", ni pour les trois autres citoyens européens libérés peu après par l'Iran.
Selon M. De Croo, c'est Oman qui a joué un rôle déterminant de médiateur dans cette affaire, et non le Qatar.