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(Belga) Les connaissances de la population belge "font cruellement défaut en ce qui concerne le passé colonial de la Belgique", avance lundi l'AfricaMuseum, qui a mené une recherche sur le sujet avec l'Université d'Anvers. Sur 12 questions de culture générale sur l'histoire de la colonisation belge, les Belges donnaient en moyenne quatre bonnes réponses seulement.
L'UAntwerpen et l'AfricaMuseum ont mené cette recherche à la suite des manifestations "Black Live Matters", initiées en 2020 après le décès aux États-Unis de l'Afro-américain George Floyd, mort lors de son interpellation par la police. Le but était de déterminer si cet électrochoc avait permis d'améliorer les connaissances des Belges sur leur passé colonial. "En résumé, oui, mais les chercheurs sont aussi arrivés à d'autres conclusions", souligne le Musée royal de l'Afrique centrale. Avec quatre bonnes réponses en moyenne sur 12 questions, "le niveau moyen de connaissance du passé colonial de la Belgique est très faible". L'échantillon représentatif de la population belge savait en général que c'était le roi Léopold II qui a pris possession du Congo en tant qu'État privé (70% des bonnes réponses) mais ignorait que le Rwanda et le Burundi avaient aussi été sous domination coloniale belge. L'équipe de recherche a aussi sondé l'échantillon sur le racisme structurel, lié à la colonisation. Si la majorité des répondants (59%) considèrent les cours sur la discrimination et le racisme importants, 21,9% estiment qu'ils ne sont pas nécessaires. La recherche s'est également intéressée au discours politique belge sur la décolonisation. Il en ressort que trois stratégies sont utilisées par les députés "pour éviter plutôt qu'assumer leurs responsabilités": éviter ou ignorer le débat sur la décolonisation; couper le lien entre le racisme actuel et le passé colonial; ou encore éviter la question des réparations. (Belga)