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Le Bahreïn a révoqué les visas de deux membres de Human Rights Watch (HRW) qui prévoyaient d'assister à l'Assemblée de l'Union interparlementaire (UIP) qui se tient cette semaine dans ce pays du Golfe, a indiqué vendredi l'organisation de défense des droits humains.
Selon l'ONG, les visas délivrés le 30 janvier à deux membres de HRW ont été annulés le 8 mars, trois jours avant le début prévu samedi de l'Assemblée de l'UIP.
L'UIP compte 178 Parlements nationaux issus de 193 pays du monde et vise à promouvoir la démocratie, l'égalité, les droits humains, le développement et la paix.
Elle a dit être "consciente" du fait que les visas ont été révoqués, mais qu'elle "n'est pas responsable du processus concernant les visas, s'agissant d'une décision souveraine du pays hôte."
Sollicitées, les autorités bahreinies n'ont pas réagi dans l'immédiat.
HRW, qui détient le statut d'observateur permanent auprès de l'UIP, a déclaré que l'Union interparlementaire devrait répondre en exhortant Bahreïn à "libérer tous ceux qui sont emprisonnés uniquement pour des discours pacifiques" et à annuler les lois interdisant aux opposants politiques de participer aux élections. Tirana Hassan, directrice exécutive de HRW, a qualifié les annulations de visas "d'exemple flagrant de l'escalade de la répression (à Bahreïn)."
Depuis le mouvement de contestation qui a secoué le pays en 2011, mené par des manifestants majoritairement chiites, des centaines de personnes ont été emprisonnées et les partis d'opposition ont été interdits.
"Les droits humains font naturellement partie intégrante de la politique intérieure de Bahreïn", a affirmé dimanche cheikh Abdallah ben Ahmed ben Abdallah Al-Khalifa, un responsable au ministère des Affaires étrangères, en marge du Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn. "Beaucoup de choses ont été accomplies" assure-t-il.