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Le collège communal d'Enghien (Hainaut) s'est mis en "grève de la démocratie" jeudi soir. Les points à l'ordre du jour du conseil communal ont été reportés. À la place, le bourgmestre et les échevins ont lu un texte dénonçant la violence dont les élus et le personnel communal font l'objet.
Contacté par Belga, le bourgmestre Olivier Saint-Amand a cité plusieurs événements récents qui ont eu lieu au sein de sa commune : de la violence verbale à l'encontre d'une secrétaire, une pétition Facebook réclamant une tête, une campagne d'affichage non signée "contre le politique". "Même un ouvrier occupé au salage des routes, à 22h00, a subi les insultes de la part d'un citoyen insatisfait", a-t-il relevé.
"Nous sommes indignés et abattus par le traitement réservé aux élus, la violence à l'égard des agents des administrations publiques, le mépris à l'égard des enseignants, la défiance à l'égard des policiers et même des services de secours", est-il écrit dans le texte lu jeudi soir.
"Le collège, unanime, dit que cela suffit. Cette violence verbale et physique sape le moral et nous avons du mal à convaincre encore des gens de s'engager", déplore le bourgmestre.
L'écologiste en appelle à l'autorité fédérale et réclame une loi qui protégerait les mandataires. L'objectif serait de permettre de déposer plainte plus facilement et de donner à la justice les moyens de poursuivre. À ses yeux, la législation actuelle sur le délit de presse ne permet pas d'appréhender correctement le phénomène.
Le travail a repris vendredi matin et une nouvelle séance du conseil communal a été convoquée. "Cet acte était avant tout symbolique", rassure le bourgmestre. "Mais le jour où les simplistes, les complotistes et les anti-systèmes seront au pouvoir, la démocratie sera en danger".