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David Clarinval, vice-Premier ministre (MR) et Maxime Prévot, vice-Premier ministre (Engagés) étaient les invités de l’édition spéciale de RTL info. Ils étaient accompagnés de Raoul Hedebouw (PTB) qui représentait l’opposition.
Le président du PTB est revenu sur le point le plus noir de l’accord sur le budget du gouvernement selon lui. « On touche à l’indexation des salaires et à la TVA », dit-il. « 1,3 milliard d’euros d’augmentation de TVA et d’accise dans la poche des travailleurs, c’est quand même vraiment grave. Et qui plus est par le gaz, par le diesel, par les carburants… Ce sont les taxes les plus injustes parce que ces taxes à la consommation sont beaucoup plus payées par les travailleurs que par les super-riches parce que la consommation prend beaucoup plus de place dans leur budget. Ce budget est fondamentalement injuste. »
Il conclut en indiquant que selon lui le MR n’avait pas tenu ses promesses de campagne : « Le MR a dit que le travail serait revalorisé, que les travailleurs allaient avoir plus de pouvoir d’achat. Il fait juste le contraire. Je pense que c’est la supercherie totale. »
Réponse de David Clarinval
Le vice-Premier Ministre a répondu à Raoul Hedebouw. « Il oublie de dire que nous avons aussi une réforme fiscale qui va diminuer la pression sur les épaules des gens qui travaillent, qu’on a pris des mesures à cet égard pour justement récompenser les gens qui travaillent », rétorque-t-il. « Et il oublie aussi de dire qu’on diminue la pression sur l’électricité, les taxes sur l’électricité. Je comprends que Raoul Hedebouw salisse et noircisse le tableau mais quand on le regarde objectivement, on ne peut pas dire que ce soit des taxes sur les gens qui travaillent. C’est complètement faux. »
Retour sur l’édition spéciale
Plus tôt dans l’édition spéciale, David Clarinval s’est félicité d’avoir « un volume de taxe nettement inférieur à ce qui était prévu initialement ». C’est ce qui, selon lui, a mené à l’accord.
« On savait que l’exercice serait compliqué », indique Maxime Prévot. Le vice-Premier ministre affirme que Les Engagés ont tenu à la « justesse et de justice » de l’accord.
Il est revenu sur les sauts d’index pour les personnes qui ont plus de 4.000 euros de revenus. « On indexe jusqu’à 4.000 euros », dit-il. « Donc si vous gagnez 5.000 euros, vous serez indexé jusque 4.000 euros. »
« Ceux qui ont les épaules les plus larges mettent aussi la main au portefeuille », indique-t-il.
« Perdre beaucoup d’argent aux travailleurs »
Raoul Hedebouw revient sur le timing de cette annonce de budget, le premier jour d’une grève de trois jours annoncé par les syndicats. « C’est de dire que le gouvernement n’allait pas écouter les travailleurs », s’exclame-t-il.
« À aucun moment durant la nuit on a évoqué cet enjeu-là », rétorque Maxime Prévot.
Raoul Hedebouw est ensuite revenu sur le saut d’index au-dessus de 4.000 euros brut par mois. « C’est 2.600 euros net », dit-il. « Ça va faire perdre beaucoup d’argent aux travailleurs car c’est en dessous du salaire moyen. Énormément de secteurs vont être touchés. »
Il évoque aussi les taxes : « C’est au final 1,3 milliard de nouvelles taxes qu’on va chercher chez les travailleurs pour mettre dans la poche de l’État. »
David Clarinval corrige le président du PTB. « Il s’agit d’un plafond d’index », indique-t-il. « Un peu au-dessus du salaire médian. On a clairement protégé l’index. »
« On est conscient que les mesures ne sont pas agréables à prendre », souffle Maxime Prévot. « On ne fait pas un gouvernement pour faire des cadeaux, c’est ce que les gouvernements précédents ont fait. Il faut savoir prendre des mesures nécessaires même si elles ne sont pas populaires. »
David Clarinval est revenu sur le plan qui vise à remettre au travail 100.000 malades de longue durée.
« Nous voulons responsabiliser tous les acteurs », dit-il. « Car nous avons relevé un certain nombre de cas de personne qui pourraient travailler. Qui ont bénéficié par exemple de certificats de complaisance. »
« Des gens tirent parfois sur l’élastique », approuve Maxime Prévot. « Et puis certains médecins ont parfois la signature facile. On va aussi responsabiliser l’employeur et les mutuelles. Pour éviter d’avoir autant de malades de longues durées. »
Pour Raoul Hedebouw, c’est avant tout l’épuisement au travail qui cause ces malades de longue durée. « Car la productivité augmente et car les travailleurs n’ont plus droit à la pré-pension », dit-il. « Il n’y a aucune solidarité dans l’accord. »
David Clarinval se félicite d’avoir un exercice avec « 1/3 de taxes et 2/3 de réformes, c’est-à-dire de dépenses en moins. On devait faire des économies. »
L’accord
Après près de 20 heures de négociations au sein du gouvernement restreint (kern), un accord budgétaire a été conclu à l’aube. L’effort total s’élève à 9,2 milliards d’euros d’ici 2029.
Croissance et l’emploi :
- Emploi : Le gouvernement a décidé de remettre 100 000 des 500 000 malades de longue durée à l’emploi d’ici 2029.
- Indexation : Il n’y aura pas de saut d’index, sauf pour les élus et ministres. Pour 2026 et 2028, l’indexation sera gelée sur la partie du salaire brut excédant 4 000 €.
- Pensions : La première année de travail comptera comme une année complète dans le calcul des pensions.
Fiscalité et TVA :
- Les taux de TVA sont maintenus à 6 %, 12 % et 21 %.
- Quatre catégories de produits et services (incluant les nuitées d’hôtel/camping, les abonnements sportifs et les boissons non alcoolisées) seront alignées sur le taux de 12 %.
- La taxe sur les comptes-titres sera doublée.
- Une nouvelle taxe de deux euros sera introduite sur les colis venant de l’extérieur de l’Union Européenne.
- Les accises résidentielles sur l’électricité diminueront pour compenser les hausses sur le gaz.
Ces réformes permettront, selon le Premier ministre Bart De Wever, de diminuer la dette de 32 milliards au cours de la législature.
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