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L'Eglise catholique devrait encourager les auteurs d'abus sexuels en son sein à se signaler, a plaidé lundi le pédopsychiatre Peter Adriaenssens lors d'une audition devant la commission d'enquête parlementaire de la Chambre sur les abus sexuels.
"L'Eglise n'a encore pris aucune initiative pour apporter une quelconque explication sur le grand nombre d'auteurs (d'abus sexuels) au sein de cette institution. (...) Nous avons besoin d'un revirement. L'Eglise doit appeler les auteurs au sein de son personnel à se signaler", a plaidé le spécialiste.
"Nous ne savons toujours rien sur les auteurs au sein de l'Eglise. Comment se fait-il que tant de prêtres abusent de tant d'enfants dans de si nombreux pays? (...) Une étude sur ce sujet nous apporterait des informations qui pourraient peut-être nous être utiles pour la prévention des abus dans de grandes organisations", a insisté M. Adriaenssens.
Mais l'Eglise n'a pris aucune initiative en ce sens, selon le pédopsychiatre. "En 2010, nous avons eu un temps l'illusion que les différents rapports allaient encourager Rome à appeler tout un chacun à parler de cette problématique. Mais cela ne s'est pas produit. Rome laisse chaque pays mijoter dans sa propre misère", a-t-il ajouté.
Outre cet aspect, l'Eglise devrait aussi se pencher sur la question des compensations financières aux victimes, a poursuivi le psychiatre. "L'Eglise devrait verser une indemnité mensuelle aux victimes, lesquelles auraient alors une reconnaissance tangible de leur vécu", a jugé M. Adriaenssens.
Celui-ci a aussi plaidé pour que les autorités publiques créent un point de signalement centralisé pour toutes les formes de violences.
Les victimes devraient pouvoir y recevoir immédiatement des informations pour une prise en charge la plus appropriée.
A l'heure actuelle, les différents points de contact sont en effet trop éparpillés, a encore jugé l'orateur devant les députés.
