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Les jeunes victimes de violences en ligne ne se tournent pas assez vers les adultes

Les jeunes victimes de violences en ligne ne demandent pas suffisamment d'aide aux adultes ou à des services ou organismes compétents. Seuls 5% d'entre eux se tournent vers la police et moins de 5% sollicitent de l'aide auprès d'un organisme de soutien, ressort-il vendredi d'une enquête menée par l'Université d'Anvers, l'ULiège et l'UCLouvain Saint-Louis Bruxelles.

Les chercheurs ont interrogé 2.819 jeunes Belges âgés de 15 à 25 ans sur les discours haineux en ligne et la diffusion de contenu à caractère sexuel. Si les répondants avouent trouver ces comportements préjudiciables, ils en sont souvent les victimes, voire les auteurs.

Les résultats montrent qu'un sondé sur trois a déjà été victime de propos haineux ou de la diffusion de contenu à caractère sexuel. Parmi eux, les jeunes d'une autre nationalité ou issus d'un autre milieu ethnique ou culturel sont plus souvent ciblés. Il en va de même pour les personnes appartenant à la communauté LGBTQI+.

Selon l'étude, un jeune sur cinq s'est également déjà rendu coupable de discours haineux et un jeune sur trois a déjà diffusé du contenu dévoilant l'intimité d'une personne sans son consentement. Les garçons sont deux fois plus susceptibles de diffuser ce genre d'images et les jeunes issus de la diversité sont plus nombreux à avouer avoir déjà diffusé ce genre de contenu.

"Cette enquête démontre qu'il n'est pas rare que les jeunes Belges soient victimes, mais aussi coupables, de violence en ligne. Ils ne savent pourtant pas comment y réagir ni vers qui se tourner lorsque cela leur arrive", souligne Michel Walrave (université d'Anvers), coordinateur du projet.

Pour lui, il est "primordial d'accorder davantage d'attention dans les médias, mais également dans l'enseignement, aux limites à respecter en ligne, aux conséquences de ces comportements sur les jeunes et aux réactions possibles en tant que victime ou témoin".

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