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Le projet d'implantation d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile à Grimbergen, en Brabant flamand, suscite la vive opposition de la N-VA et du Vlaams Belang. La secrétaire d'Etat à l'Asile, Nicole de Moor, a accusé l'une des figures de proue des nationalistes dans la province, Theo Francken, de chercher à envenimer la situation.
Le mois dernier, le gouvernement fédéral a approuvé un train de mesures pour tenter de résoudre la crise de l'accueil à laquelle la Belgique est confrontée. La secrétaire d'Etat cherche de nouvelles places pour pallier la saturation du réseau de Fedasil, une situation qui a valu à l'Etat belge des milliers de condamnations judiciaires.
La tâche est ardue. Un premier projet d'installation d'unités modulaires fournis par l'Union européenne a avorté à Kampenhout, également en Brabant flamand.
La droite et l'extrême-droite nationalistes ont dénoncé jeudi un projet d'installation à Grimbergen dans un bâtiment offrant une centaine de places et annoncé qu'ils s'y opposeraient "bec et ongles". Prédécesseur de Mme de Moor dans le gouvernement Michel, M. Francken a pointé du doigt une périphérie flamande déjà confrontée à "une francisation et étrangérisation (verfransing en vervreemding) immenses".
Le cabinet de la secrétaire d'Etat a confirmé que des contacts étaient en cours avec la commune. Le bâtiment permettrait d'accueillir des personnes souffrant de problèmes médicaux ou qui doivent se déplacer en chaise roulante. Il est la propriété d'une personne privée qui souhaite le louer à Fedasil.
"Faire monter la pression, c'est facile. Il s'agit ici de l'accueil d'une centaine de personnes avec un profil médical. Que proposez-vous? Les laisser à la rue? Payer des astreintes? Pouvons-nous faire preuve d'un peu de décence?" a lancé Mme de Moor à M. Francken.