Partager:
Les propos du ministre bruxellois de l'Emploi Bernard Clerfayt (DéFI) sur le taux d'emploi des femmes à Bruxelles, qui serait d'après lui plus bas que celui des hommes en raison d'un "modèle méditerranéen", dans lequel "monsieur travaille et madame reste à la maison", constituent un "raccourci malheureux", selon Patrick Charlier, directeur du centre interfédéral pour l'égalité des chances Unia.
"Les chiffres sur lesquels se base le ministre sont corrects", analyse Patrick Charlier. "Mais déduire une problématique liée à la culture sur leur simple base est impossible. Ces statistiques ne donnent en effet pas d'information concernant les compositions familiales".
Ce qui peut toutefois ressortir des chiffres avancés par le ministre, selon le directeur du centre interfédéral, est que les femmes d'origine étrangère font davantage l'objet de discriminations, et ont de ce fait plus de mal à trouver un travail. "C'est cela qui expliquerait leur taux d'emploi moins élevé."
Contacté, l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes n'a quant à lui pas souhaité réagir.
Le ministre DéFI avait déclaré vendredi à propos de l'emploi des femmes à Bruxelles que beaucoup d'entre elles "sont encore dans un modèle méditerranéen, que ce soit des Italiens, Marocains ou Turcs d'origine. C'est un modèle familial où monsieur travaille et madame reste à la maison pour s'occuper des enfants". Cela avait suscité la polémique et la critique au sein même de sa majorité.