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La Ligue des Travailleuses domestiques, avec le soutien des sections bruxelloises de la CSC et du MOC (mouvement ouvrier chrétien), a tenu vendredi un tribunal du "courage politique" au pied du Palais de Justice de la capitale en présence d'environ 200 personnes, à l'occasion de la journée internationale du travail domestique.
Celles qui d'habitude s'occupent des enfants et des aînés mais aussi des maisons des autres se sont mises en grève et se sont rassemblées pour revendiquer des droits fondamentaux - auxquels elles n'ont pas accès car sans papier-, auprès des responsables politiques bruxellois.
Elles exigent une protection juridique qui leur permette de porter plainte en toute sécurité et dignité contre les employeurs abusifs, notamment par le biais d'une autorisation de séjour durant la procédure de la plainte. Elles demandent également un accès légal au marché du travail afin de mettre fin à la précarité de leur situation et de pouvoir cotiser à la sécurité sociale. Enfin, les travailleuses domestiques réclament l'accès aux formations professionnelles dans les métiers en pénurie afin de valider leurs compétences.
Un tribunal symbolique, mis en scène par le collectif Le Comité, et dont les protagonistes étaient interprétés par les militantes de la Ligue, jugeait en matinée le manque de courage politique du gouvernement bruxellois et en particulier du ministre de l'Emploi Bernard Clerfayt (DéFI) concernant les conditions de travail des travailleuses sans papier.
Un an auparavant, s'était tenu le "parlement des travailleuses domestiques". "Des débats ont eu lieu au sein de l'assemblée parlementaire bruxelloise, mais les travailleuses n'ont toujours pas de réponses à leurs revendications. Elles ont donc mis en place un tribunal, avec sur le banc des accusés M. Clerfayt. qui ne veut pas répondre à leurs demandes", explique Magali Verdier, animatrice éducation permanente genre et migration au MOC Bruxelles.