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L'UCLouvain et la KULeuven décerneront jeudi, conjointement, les titres de docteur honoris causa à la cheffe traditionnelle d'un district du Malawi Theresa Kachindamoto, à la philosophe turco-américaine Seyla Benhabib, et au musicien et compositeur belge Bernard Foccroulle. Cette remise conjointe est à situer dans la perspective du 600e anniversaire de la création de l'Université de Louvain, fondée en 1425. Les deux "universités soeurs" ont choisi ces personnalités autour de la thématique "Multiplicité des cultures, universalité des droits" et décerneront également des docteurs honoris conjoints en 2025.
Theresa Kachindamoto, 61 ans, cheffe traditionnelle d'un district de 900.000 personnes au Malawi, milite pour l'accès à l'éducation pour les filles et les garçons, et lutte contre les mariages précoces dans un pays où sous l'influence des traditions, une fille sur deux est mariée avant 18 ans. En 2015, sous son impulsion, l'assemblée nationale du Malawi a adopté une loi interdisant le mariage avant 18 ans, et Theresa Kachindamoto a pu annuler 850 mariages, ramenant aussi à l'école plus de 2.500 jeunes.
Seyla Benhabib, qui est restée cette semaine aux États-Unis pour des raisons de santé, enseigne à 73 ans les sciences politiques, l'éthique et l'économie à l'université de Yale. Elle défend une théorie de la démocratie basée sur une vision cosmopolite de la société. Elle travaille également sur la question des migrants, son point de vue s'inspirant notamment du devoir d'hospitalité de Kant.
Bernard Foccroulle, 70 ans, ancien directeur général du théâtre royal de la Monnaie à Bruxelles, ex-directeur du festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence, artiste en résidence à l'UCLouvain en 2006-2007, a développé l'académie du festival d'Aix et créé un réseau d'opéras européens pour soutenir la formation des jeunes artistes. Il est aussi engagé pour une plus grande accessibilité de la culture pour tous.