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La commission des Affaires intérieures du Parlement bruxellois a approuvé mardi une résolution demandant une "politique régionale globale, transversale et intégrée sur le travail du sexe".
La Belgique joue un rôle pionnier dans la décriminalisation du travail du sexe. La Chambre a approuvé l'an passé une loi qui sort ce travail du code pénal, une première en Europe. Le texte bruxellois s'inscrit dans cette perspective et insiste sur la nécessité d'une réglementation, de conditions de travail optimales et d'éviter tant que faire se peut les abus. "L'accent est mis sur ce qui fonctionne en tentant de se défaire des jugements émotionnels et moraux".
De nombreuses auditions ont précédé l'élaboration de la résolution. Le texte demande la mise en place d'une plateforme de concertation, réunissant la Région, les communes, les zones de police, les représentants des travailleurs du sexe, les associations de terrain et les comités de quartier, ainsi que la mise en place d'un plan d'actions avec une attention particulière sur la santé, l'intégration sociale et la sécurité des travailleurs.
L'aspect sanitaire occupe une large place. Un appel est ainsi lancé en direction de la Commission communautaire commune pour assurer un accès "bas seuil" aux moyens de protection, prévention, dépistage et traitement des infections sexuellement transmissibles, aux services sociaux de soins de santé mentale et physique, ainsi qu'à une harmonisation de l'aide médicale urgente.
Quelques aspects pratiques sont également mis en avant comme la possibilité d'un bouton d'alarme dans les chambres où se pratique le travail sexuel. Si la résolution ne s'engage pas dans la voie d'une zone dédiée à la prostitution comme à Anvers, elle demande d'étudier les types d'aménagement possibles "intégrant un échange économico-sexuel dans un quartier".