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A l'initiative de la Fédération des jeunes agriculteurs (FJA), une vingtaine d'agriculteurs sont venus manifester mardi à Namur en tracteur. Une manière de mettre la pression sur le gouvernement wallon, qui organisait une réunion de travail sur le plan anti-érosion lié à la Politique agricole commune (PAC) avec les fédérations agricoles et le Service public de Wallonie.
Au total, ce sont une septantaine de professionnels du secteur qui ont soutenu l'action. Malgré la présence de la vingtaine de tracteurs, la circulation est restée ouverte sur l'avenue Gouverneur Bovesse, à Jambes, bien encadrée par la police. Tout s'est passé dans le calme.
La FJA estime que les mesures envisagées actuellement pour lutter contre l'érosion des sols sont peu réalistes et loin de la réalité du terrain. "Les jeunes agriculteurs sont évidemment conscients que lutter contre l'érosion est essentiel", ont indiqué leurs représentants. "Il en va d'ailleurs de la préservation de leur outil de travail qu'est la terre. Cependant, les mesures anti-érosion actuellement prévues dans la BCAE 5 (Bonnes Conditions Agricoles et Environnementales, ndlr.) sont inacceptables."
En outre, la FJA dénonce une surcharge de travail ainsi qu'une nouvelle manière d'évaluer les sols en proie à l'érosion totalement injuste et inadéquate par rapport aux réalités agronomiques. Tout cela serait fortement préjudiciable pour la rentabilité économique de nombreuses exploitations. En parallèle, les mesures seraient génératrices d'une augmentation de la pression foncière, avec un risque important de dévalorisation des terres à risques, ce qui pourrait créer une pression supplémentaire sur les terres à risques moins élevés.
"Pour les jeunes agriculteurs qui ont acheté des terres à prix élevés, ces mesures s'apparentent à une forme d'expropriation déguisée de surfaces agricoles sans compensation financière", affirme encore la FJA.