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Les familles et les amis représentent une solution d'hébergement temporaire souvent utilisée par les personnes qui se retrouvent sans abri ou sans chez-soi, apprend-on dans le dernier dénombrement du sans-abrisme et de l'absence de chez-soi publié vendredi par la Fondation Roi Baudouin.
Pour la troisième année consécutive, les équipes du Centre interdisciplinaire de recherche, travail, État et société (Cirtes) de l'UCLouvain et du centre Lucas de la KU Leuven, soutenues par la Fondation Roi Baudouin, ont passé à la loupe le sans-abrisme et l'absence de chez-soi dans plusieurs régions de Belgique.
Fin octobre, grâce aux données récoltées auprès de 356 organisations de terrain, elles ont pu dresser un état des lieux du phénomène dans neuf communes du Brabant wallon, à Tournai, en Communauté germanophone ainsi qu'en Flandre, notamment la province de Flandre occidentale et l'arrondissement de Bruges.
Il en ressort qu'entre 27% et jusqu'à 43,6% des personnes adultes dénombrées sans-abri ou sans chez-soi étaient hébergées temporairement par un membre de leur famille, un ami ou une personne tiers. C'est la proportion la plus importante relevée parmi les sept catégories analysées (espace public, hébergement d'urgence, foyer d'hébergement, institution, lieu non conventionnel c'est-à-dire un garage ou un squat par exemple, les proches et menace d'expulsion dans le mois).
"Cela confirme l'existence d'un sans-abrisme 'caché' (...) Les personnes sans-abri et sans chez-soi que nous voyons dans l'espace public ne constituent que la pointe de l'iceberg", souligne la Fondation. Les femmes et les enfants sont plus nombreux à loger temporairement dans le cercle de connaissances.
Au total, les équipes de recherche ont dénombré 7.912 personnes sans-abri ou sans chez-soi, dont 888 dans le Brabant wallon, 504 à Tournai et 192 en Communauté germanophone. En Flandre, c'est la région de Campine et Waasland qui comptait le plus de personnes sans-abri (1.720), suivie de la Middenkust (1.126).