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La Commission européenne a pris note de la dernière annonce du gouvernement belge concernant l'accord conclu avec Engie sur la prolongation de dix ans d'activité de deux réacteurs nucléaires (Doel 4 et Tihange 3). Elle insiste sur la nécessité de garantir "le plus haut degré de sûreté nucléaire", a-t-elle indiqué vendredi à Belga.
Alors que chaque État membre a le droit de décider de son mix énergétique, le plan "RePowerEU" de la Commission, qui accélère la transition énergétique afin de rendre l'Europe indépendante des combustibles fossiles russes pour 2027, reconnaît un rôle pour l'énergie nucléaire et les ressources nationales de gaz, rappelle la Commission.
"La Belgique doit maintenant s'assurer que les mesures réglementaires nécessaires soient prises pour officialiser la prolongation de l'exploitation et garantir le plus haut niveau de sûreté de ces centrales", fait-elle observer, renvoyant au cadre juridique d'Euratom.
En mars dernier, apprenant la décision belge de repousser à nouveau la sortie du nucléaire, les ministres luxembourgeois de l'Énergie et de l'Environnement avaient adressé un courrier de protestation au gouvernement belge "pour la sécurité de nos concitoyens".
La prolongation de centrales nucléaires doit faire l'objet d'une enquête publique d'impact environnemental, selon un arrêt de la Cour constitutionnelle de 2020. La dernière en date, qui concernait Doel 1 et 2, avait été menée au printemps 2021 et avait englobé une moitié de l'Europe (1.000 kilomètre de rayon).
La Commission européenne devra aussi se prononcer sur l'accord avec Engie une fois qu'il sera finalisé, s'il constitue une aide d'État. Cette décision est attendue en 2024. "La Commission est en contact avec les autorités belges à cet égard", dit-elle.