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Le principal suspect dans l'affaire de la jeune Louise en France était apparemment très en colère après avoir joué à un jeu vidéo en ligne. Cela soulève donc des questions : faut-il se méfier de ces jeux ? Peuvent-ils provoquer des frustrations au point de nous mettre dans un état second ?
Concentration, dextérité et logique. Ce sont là les maîtres-mots pour se démarquer dans une partie de jeu vidéo. Jory, docteur en psychologie et le reconnaît, la console peut également être source de frustration. "Le principal événement qui peut arriver, c'est de perdre, qui est la raison principale dans beaucoup de jeux, surtout les jeux compétitifs. Perdre, l'interruption de connexion qui peut aussi arriver. Ou les disputes, souvent ce qui peut arriver avec des plus jeunes joueurs, avec des parents qui veulent couper soudainement la connexion ou la console."
Je suis là pour m'amuser
À l'échelle mondiale, les jeux vidéo comptent plus de trois milliards d'adeptes. Dans ce magasin spécialisé, certains de ces joueurs admettent qu'il leur arrive de s'emporter pendant une partie. "Ça m'est déjà arrivé plusieurs fois de m'énerver. Maintenant, une fois que je m'énerve, ce que je fais, c'est que je m'arrête tout simplement.", "Je vais souvent sauvegarder, arrêter et puis je vais aller boire un café ou quelque chose comme ça pour me calmer.", "J'essaye quand même de me calmer pour quand même passer un bon moment parce que je suis là pour m'amuser."
Comprendre le profil des joueurs, c'est le sujet d'une étude réalisée par Jory. Pendant deux ans, il a tenté de distinguer les comportements problématiques des comportements sains. Selon lui, l'agressivité causée par le jeu ne dure jamais plus que quelques secondes, tout comme une émotion provoquée par un film. "Par exemple, si on regarde un film triste, comme par exemple 'La Ligne Verte', où on peut être triste directement après pendant quelques minutes, c'est complètement normal d'avoir ce genre de réaction. Ce qui est moins logique, moins normal, c'est d'avoir encore des sentiments dépressifs ou tristes des semaines après. Là, c'est que chez la personne, il y a eu un souci dans la gestion de ses émotions, dans les stratégies qu'elle utilise pour pouvoir se réguler."
L'impulsivité plutôt que les jeux vidéo
Même constat au Grand Hôpital de Charleroi. Le service de psychiatrie accueille des dizaines de patients addicts aux jeux vidéo. Le docteur Devos est clair, la console à elle-même ne peut pas entraîner de pulsions meurtrières. "Lorsqu'on regarde ce genre de personnalité, qui sont souvent des personnes impulsives, alors c'est plutôt l'impulsivité qui va poser problème. Donc, la capacité à ne pas prendre en compte les conséquences de ses actes avant de s'y engager. Et là, ça peut effectivement poser problème, mais le jeu vidéo n'est pas un problème en soi."
Le jeu peut au contraire servir d'exutoire et aider le joueur à évacuer des pulsions agressives. À ce jour, aucune étude n'a permis d'établir un lien clair entre la violence et les jeux vidéo.