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Quand Fabrice Grosfilley demande à Jean-Pascal Van Ypersele s'il est minuit moins cinq pour sauver le climat, la réponse ne se fait pas attendre : "Non, il est minuit moins une". S'il déclare ne pas être pessimiste, "seulement réaliste", Jean-Pascal Van Ypersele se veut néanmoins "optimiste, car il y a des solutions".
Hier, les Nations unies sortaient deux nouveaux rapports, dont un évoquant les accords de Paris, qui ne sont pas respectés. Pour rappel, ces accords prévoyaient de ne pas dépasser la limite du réchauffement à 1,5 degré pour la planète. "On est en train de sortir des rails", pointe le climatologue. "Les pays ne sont pas assez ambitieux en termes de financement, et de prise en compte des pays en développement, qui sont les vraies victimes de ce réchauffement".
Chaque demi-degré est important
Si les accords de Paris prévoyaient de ne pas dépasser 1,5 degré, les estimations, aujourd'hui, montre que l'on pourrait atteindre 2,5 voire 2,8... d'ici la fin du siècle. "Or, dans ces accords, on ne parlait pas pour la fin du siècle, on parlait globalement. Ce qui veut dire qu'après, cela pourrait encore augmenter".
"Et un demi-degré, c'est déjà énorme pour la santé, les écosystèmes, les inondations... Même en Belgique, les conséquences seront importantes : plus de canicules, plus de pluies violentes et donc risques d'inondations. Il y aura un effet sur l'agriculture, qui fera monter les prix de l'alimentation, également".
Jean-Pascal Van Ypersele souligne tout de même que "pour les pays tropicaux, ce sera encore bien plus grave".