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Le Premier ministre britannique Boris Johnson fera mercredi une "offre finale" à l'Union européenne en vue de la conclusion d'un accord de Brexit "juste et raisonnable", ont annoncé mardi soir ses services, prévenant qu'elle était à prendre ou à laisser.
Le chef de gouvernement doit détailler ses propositions formelles mercredi dans son discours de clôture du congrès du Parti conservateur à Manchester (nord-ouest de l'Angleterre).
"Si Bruxelles ne noue pas le dialogue sur cette offre, alors ce gouvernement cessera de négocier jusqu'à ce que nous ayons quitté l'UE" sans accord le 31 octobre, ont précisé les services du Premier ministre dans un communiqué.
"En aucune circonstance, le Premier ministre ne négociera de délai" au Brexit, a ajouté le texte, bien que le Parlement ait voté une loi lui imposant de demander un nouveau report en cas de "no deal" au 19 octobre, juste après le prochain sommet européen.
- Contrôles douaniers -
A 30 jours de la date prévue pour le départ du Royaume-Uni de l'UE, le temps presse pour trouver un accord. Pour Paris, l'hypothèse d'un "no deal", aux retombées économiques potentiellement chaotiques, est "la plus plausible".
Bruxelles et Londres ne parviennent toujours pas à se mettre d'accord sur des solutions alternatives concrètes au "filet de sécurité", mécanisme visant à éviter le retour d'une frontière en Irlande entre la province britannique du Nord et la république membre de l'UE au sud, après le Brexit.
Selon The Telegraph, la proposition britannique prévoit que l'Irlande du Nord reste dans le marché unique européen jusqu'en 2025, tout en formant une union douanière avec le Royaume-Uni.
Il y aurait donc en quelque sorte deux frontières: des contrôles douaniers entre les deux Irlande et des contrôles réglementaires en mer d'Irlande, qui sépare la Grande-Bretagne de sa province nord-irlandaise. Ensuite, en 2025, il reviendrait à l'assemblée nord-irlandaise de se prononcer sur son avenir, précise le quotidien.
Sous sa forme actuelle, le "backstop" prévoit de maintenir le Royaume-Uni tout entier dans une union douanière avec l'UE, ainsi qu'un alignement règlementaire sur l'UE plus poussé pour l'Irlande du Nord.
- "Accepter la réalité" -
Interrogé mardi par des médias britanniques, Boris Johnson avait démenti vouloir installer des postes de douanes sur la frontière irlandaise, comme l'a affirmé la chaîne de télévision irlandaise RTE. Cette perspective a scandalisé Dublin, y voyant une menace pour la paix en Irlande.
Selon ce média, Londres envisage d'organiser des contrôles douaniers à plusieurs kilomètres de la frontière irlandaise, dans des centres dédiés. Les biens transportés d'un site vers un autre seraient surveillés en temps réel par téléphone portable ou grâce à des dispositifs de localisation embarqués dans les camions.
Au Parlement, le secrétaire d'Etat chargé du Brexit, James Duddridge, a également démenti tout "projet de contrôles physiques à la frontière" et assuré que les documents cités étaient "techniques" et pas des "propositions finales".
Mais Boris Johnson a prévenu qu'il allait falloir "accepter la réalité": "il devra y avoir un système de contrôles douaniers", a-t-il averti, assurant que cela ne nécessiterait pas "de nouvelle infrastructure". "C'est sur ce point que la négociation sera difficile", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre irlandais Leo Varadkar a estimé qu'"aucun gouvernement britannique ne devrait chercher à imposer des centres douaniers" entre les deux Irlande "contre la volonté" de leurs peuples.
En 1998, la signature de l'accord du "Vendredi saint" avait mis fin en Irlande du Nord à trois décennies de violences opposant des républicains nationalistes (catholiques), partisans de la réunification de l'Irlande, et loyalistes unionistes (protestants), défenseurs du maintien dans la Couronne britannique.
L'Irlande redoute une résurgence des violences en cas de réapparition d'une frontière terrestre et de contrôles entre les deux Irlande.