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(Belga) La France maintenait sa ligne dure, dans la nuit de mercredi à jeudi au sommet européen de Bruxelles, face à la possibilité d'un long report du Brexit. Elle argue que Theresa May n'avance pas de garanties suffisantes pour envisager une telle prolongation, selon une source à l'Élysée.
Le no-deal - une sortie brutale du Royaume-Uni vendredi sans accord négocié - reste donc une option pour Paris, même si elle n'est pas la préférée, selon cette source. L'Union européenne ne peut tout sacrifier pour éviter cette option, ajoutait-elle. La France assure que plusieurs autres États membres ont fait part de préoccupations similaires. Le Premier ministre belge Charles Michel avait lui-même affirmé dans la journée qu'un report du Brexit ne pouvait servir au Royaume-Uni pour exercer un chantage sur le fonctionnement de l'Union. Paris dit ne pas chercher à jouer le "mauvais flic" mais bien à s'assurer que l'Union puisse continuer à travailler correctement. Lors de leur tour de table à Vingt-Sept, après avoir entendu Mme May, une majorité d'États membres se sont toutefois prononcés en faveur d'un report long, jusqu'à la fin de l'année ou au-delà. Mais une décision à ce sujet nécessite l'unanimité. Mme May, quant à elle, réclame une prolongation courte, jusqu'au 30 juin. Toute extension au-delà du 22 mai devrait conduire le Royaume-Uni à participer aux élections européennes. La chancelière allemande Angela Merkel apparaît comme étant à la tête d'un groupe de pays considérés comme plus "modérés" que la France, souhaitant offrir le plus de flexibilité possible à Londres, notamment pour donner ses chances aux pourparlers entamés par les conservateurs britanniques avec les travaillistes. Mme Merkel s'est dite favorable à un report du Brexit au-delà du 30 juin, inquiète qu'un report trop court n'impose à l'UE de devoir s'occuper de "la même question toutes les deux semaines". La veille, selon une source au sein de son parti, elle avait jugé "possible" un report "jusqu'à début 2020". (Belga)