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Les violents heurts sur les Champs-Élysées en marge de la mobilisation des "gilets jaunes", a conduit à "plus de 107 interpellations" samedi à la mi-journée, a indiqué le Premier ministre Édouard Philippe qui s'est dit "choqué" par des scènes d'une "violence rarement atteinte".
"Très tôt ce matin, des individus équipés et déterminés (...) ont fait preuve d'une grande violence. Les forces de l'ordre ont fait l'objet d'attaques qu'elles ont qualifiées elles-mêmes d'une violence rarement atteinte. Nous avons procédé, à l'heure à laquelle je parle, à plus de 107 interpellations, ce qui est un nombre considérable", a déclaré le chef de gouvernement depuis la préfecture de police de Paris.
Ce bilan provisoire dépasse d'ores et déjà le nombre d'interpellations de la précédente mobilisation sur les Champs-Élysées samedi dernier où 103 personnes avaient été arrêtées.
La journée de mobilisation des "gilets jaunes" réunit samedi à midi moins de 36.000 manifestants dans toute la France et 5.500 à Paris, a-t-il ajouté. La première journée nationale d'action le 17 novembre avait rassemblé 282.000 personnes, et la deuxième 106.000, dont 8.000 à Paris, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.
Édouard Philippe, qui avait annulé son déplacement au Conseil national de LREM pour se rendre à la préfecture de police, s'est dit choqué "par la mise en cause de symboles qui sont les symboles de la France, le fait que l'Arc de Triomphe ait été tagué, le fait qu'autour du tombeau du soldat inconnu, une manifestation violente puisse avoir lieu".
La place de l'Étoile en haut des Champs-Élysées et l'Arc de Triomphe ont été noyés sous des nuages de lacrymogène, alors que des centaines de manifestants affrontaient les forces de l'ordre.
Autour de la flamme du soldat inconnu, qui repose sous l'Arc de Triomphe, des manifestants casqués et encagoulés ont notamment entonné la Marseillaise, dans un climat extrêmement tendu.
"Nous sommes, a ajouté M. Philippe, déterminés à faire en sorte que rien ne soit excusé à ceux qui ne viennent sur place que dans la seule volonté de casser, de provoquer les forces de l'ordre, de porter soit un discours révolutionnaire soit des préoccupations qui n'ont rien à voir avec les questions qui ont été évoqués par le président de la République et que le gouvernement entend régler."
"Je veux dire que dans notre pays, nous sommes attachés à la liberté d'expression", a réagi Édouard Philippe. Elle est garantie, elle sera défendue. Nous sommes attachés au dialogue et tous ceux qui souhaitent, avec le gouvernement, avec l'ensemble des organisations syndicales, politiques, travailler à la définition des solutions auxquelles vous inviter le président de la République, seront les bienvenus", a-t-il encore souligné.