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Le magistrat a déclaré dans son réquisitoire que de nombreuses mains avaient été tendues vers le meurtrier, qui n'a pas eu un parcours de vie rêvé. Abandonné très jeune, il a été placé dans des institutions et dans des familles. "Une dame lui a procuré une famille, mais à la première dispute, il a laissé libre cours à sa colère. L'absence de parents ne devrait jamais servir d'argument pour priver une petite fille de son papa".
Sur la personnalité du meurtrier, l'avocat général met en évidence une personnalité violente, impulsive et borderline. Un gros travail d'ordre psychologique doit être entrepris, car le meurtrier ne fait aucune preuve d'empathie, ne manifestant aucune émotion quand il cogne Romain Martin ou quand il regarde une vidéo d'un homme balancé dans un canal. D'ailleurs, il avait pris en photo Romain, inconscient sur le trottoir de la rue de Loverval. "Romain Martin n'a pas eu non plus une vie facile mais cela ne l'a pas empêché d'évoluer. Ce qui s'est passé est l'aboutissement d'un processus, de laisser parler la violence sur la base d'un prétexte. On n'est pas en présence d'un fait qui a dépassé son auteur", a conclu l'avocat général.
Si la cour a retenu deux circonstances atténuantes (l'absence d'antécédent judiciaire et l'enfance déstructurée de l'accusé), elle a également souligné dans son jugement que les faits étaient d'une extrême gravité.
Le 8 juillet 2018, Romain Martin a été agressé par trois jeunes, dont deux mineurs, dans le centre de Châtelet, car ces derniers lui reprochaient d'être violent avec sa compagne, ce qui n'était pas la réalité. Alors que sa compagne, ivre, était montée dans un taxi, Romain Martin s'était caché dans un parking situé le long de la rue de Loverval, derrière un buisson. Il a été frappé par les deux mineurs - qui ont été renvoyés devant le tribunal de la jeunesse pour répondre de coups ayant provoqué la mort sans intention de la donner. L'un deux et Yasin Driessens ont ensuite transporté Romain Martin à l'entrée du parking. Alors que les mineurs étaient partis, Yasin Driessens est resté de longues minutes près de la victime, refusant que quelqu'un appelle les secours. Alors que Romain tentait de s'exprimer et de se relever, Yasin Driessens lui a porté un violent coup de pied à la tête, un "tir de pénalty" comme il l'a décrit lors de l'instruction d'audience. Des témoins ayant assisté à la scène ont affirmé avoir été choqués par la violence des coups portés à la victime.