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Colis piégé: le procureur de Paris recadre Castaner et Collomb après leurs déclarations sur l'enquête

Le procureur de Paris Rémy Heitz, chargé des investigations sur l'attaque au colis piégé de Lyon, a publié mardi une rare réaction aux déclarations répétées du ministre de l'Intérieur et du maire de Lyon en rappelant qu'il était "le seul" autorisé à rendre publics des éléments couverts par le secret de l'enquête.

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui avait déjà annoncé lundi l'arrestation du suspect, a affirmé mardi n'avoir "pas de doute" quant au fait que ce dernier était "le responsable" de cette attaque qui a fait 13 blessés vendredi à Lyon, dans une interview matinale sur CNews.

Le procureur de la République de Paris, dont la section antiterroriste s'est saisie de l'affaire, "rappelle que l'enquête (...) est couverte par le secret et qu'en application de l'article 11 du code de procédure pénale, il est le seul à pouvoir rendre publics des éléments objectifs tirés de la procédure ne comportant aucune appréciation sur le bien-fondé des charges retenues contre les personnes mises en cause", indique son communiqué.

Ce recadrage à peine voilé du ministre, accompagné d'un rappel implicite au principe de la présomption d'innocence, vise également les commentaires du maire de Lyon, Gérard Collomb, qui avait notamment annoncé en direct lundi sur BFMTV une nouvelle arrestation.

"Les policiers viennent de procéder à l'interpellation d'un second individu mais je n'ai pas plus d'information en ce moment", avait déclaré l'ancien ministre de l'Intérieur, qui a également dévoilé plusieurs éléments de l'enquête mardi matin sur Franceinfo.

"Donc, dorénavant, le maire d’une ville peut faire le point sur une enquête criminelle en cours, donner les avancées et le résultat des investigations dans les médias. Il faut qu’on pense à préciser dans le Code de procédure pénale que le maire dirige la police et fait la com'", a ironisé dans la foulée le porte-parole du ministère de la Justice, Youssef Badr, dans une réaction inédite sur Twitter.

La communication du ministère de l'Intérieur a fait à plusieurs reprises l'objet de tensions avec le parquet de Paris, notamment lors de l'attentat de Strasbourg en décembre ou après l'explosion de gaz mortelle de la rue de Trévise en janvier à Paris.

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