Partager:
En plein déplacement de Gérald Darmanin en Corse, le président autonomiste du conseil exécutif de l'île, Gilles Simeoni, a plaidé jeudi pour un rapprochement "dans les jours à venir" de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, condamnés à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac.
"Il est impératif à mon sens que ces deux condamnés soient à Borgo pas seulement à l'été mais dans les jours à venir", a insisté Gilles Simeoni sur France Inter, en demandant de "déconnecter cette application du droit de la situation actuelle" de tension en Corse.
Le ministre de l'Intérieur, en Corse depuis mercredi pour tenter d'apaiser la situation après deux semaines de colère voire d'émeutes consécutives à l'agression le 2 mars à la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône) d'Yvan Colonna, le troisième membre du +commando Erignac+ condamné à la perpétuité, a reçu mercredi soir les proches et avocats des deux détenus.
Le 11 mars, le Premier ministre Jean Castex a levé le statut de "détenu particulièrement signalé" (DPS) de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, ouvrant la voie à un éventuel rapprochement vers une prison corse.
"La levée de DPS amène le rapprochement possible, notamment dans la prison de Borgo", où des travaux ont déjà été faits pour les accueillir, a confirmé mercredi soir Gérald Darmanin lors d'un point presse à l'issue de sa première journée en Corse.
Mais le ministre a aussitôt conditionné cette décision à un retour au calme sur l'île. Une fois qu'il sera revenu, le rapprochement sera "très rapidement d'actualité", a-t-il promis. "Ce ne peut pas être la rue qui commande", avait-il déjà insisté dans un entretien au quotidien Corse-Matin publié mercredi matin.
Selon Gilles Simeoni, jeudi matin, ce rapprochement doit uniquement se faire "par application du droit, c'est aujourd'hui cette logique là qu'il faut appliquer et qui va faire retomber la pression", a-t-il insisté, en rappelant que les deux hommes "attendent depuis plus de quatre ans que le droit au rapprochement, qui est un droit acquis, soit mis en oeuvre".
Interrogé par l'AFP jeudi matin, le fils d'Alain Ferrandi a affirmé que le ministre n'avait pris "aucun engagement précis" sur une date d'un éventuel rapprochement de son père et de son codétenu à Poissy en région parisienne.
"J'espère qu'ils ont pris la mesure qu'il n'y a aucun passe droit demandé, simplement l'application de la loi", a insisté Simon Paulu Ferrandi: "On n'est pas là pour demander une faveur mais une régularisation de la situation".