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La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine est repartie de plus belle lundi avec l'annonce de représailles chinoises aux droits de douanes américains mais Donald Trump a distillé une note d'espoir en évoquant une rencontre potentiellement "fructueuse" avec son homologue chinois Xi Jinping.
"Nous nous rencontrerons au (sommet du) G20 au Japon", fin juin, a déclaré le président américain. "Ce sera probablement une rencontre très fructueuse", a-t-il ajouté.
Le locataire de la Maison Blanche a en outre indiqué qu'aucune décision n'était encore prise sur l'éventualité d'imposer des droits de douane supplémentaires à la quasi totalité des importations venant de Chine.
Pour l'heure, il a chargé son négociateur en chef Robert Lighthizer d'enquêter sur l'opportunité de le faire.
Plus tôt lundi, le gouvernement chinois avait annoncé que les tarifs douaniers allaient être augmentés, à partir du 1er juin, à 10%, 20%, voire jusqu'à 25% sur un ensemble de marchandises américaines déjà taxées, jetant un nouveau coup de froid sur les places boursières.
De nouvelles négociations visant à mettre un terme à la guerre commerciale bilatérale s'étaient achevées la semaine dernière à Washington sans accord. Pour autant, les deux parties avaient appelé à poursuivre le dialogue.
"Nous travaillons sur des dates" pour de nouvelles négociations qui devraient se dérouler à Pékin, a déclaré lundi le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin. "Rien n'est confirmé pour le moment", a-t-il ajouté alors qu'une nouvelle rencontre avait été évoquée dès vendredi par le vice premier ministre chinois Liu He, sans avancer de date.
Le ministre de Donald Trump s'est en revanche refusé à faire des commentaires sur les représailles chinoises annoncées lundi.
Les Etats-Unis avaient porté vendredi à 25% les droits de douane punitifs sur des marchandises chinoises représentant 200 milliards de dollars d'importations annuelles. Et pour maintenir la pression, la procédure en vue d'augmenter des tarifs douaniers sur la quasi-totalité des produits chinois (près de 540 milliards en 2018) a été lancée.
"La Chine espère que les États-Unis retourneront sur la bonne voie des consultations économiques et commerciales bilatérales", a réagi Pékin.
Le gouvernement chinois avait déjà menacé de prendre des "représailles nécessaires". L'échéance du 1er juin, soit dans près de trois semaines, semble toutefois indiquer que Pékin souhaite donner aux deux pays le temps de parvenir à un éventuel accord.
- Boeing visé? -
Les regards sont désormais tournés vers Donald Trump, qui s'était montré particulièrement menaçant lundi peu avant le relèvement des droits de douane décidés par Pékin: "La Chine ne devrait pas répliquer -- ça ne ferait qu'empirer les choses!", avait tweeté le président américain.
En vain. "La Chine ne cèdera jamais à aucune pression extérieure. Nous avons la détermination et la capacité de défendre nos droits et intérêts légitimes", a encore martelé lundi Geng Shuang, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
"Nous l'avons déclaré à maintes reprises: l'ajout de droits de douane ne permet de résoudre aucun problème", a-t-il ajouté.
Avant les mesures punitives annoncées lundi par Pékin, la quasi-totalité des marchandises américaines importées en Chine étaient déjà surtaxées par Pékin -- soit 110 milliards de dollars sur un total annuel de 120,34 milliards (en 2018).
La Chine pourrait également cesser d'acheter des produits agricoles et réduire ses commandes d'avions Boeing, a jugé sur Twitter Hu Xijin, l'influent rédacteur en chef du Global Times, quotidien réputé proche du pouvoir.
Dans un éditorial lundi soir, le journal au ton volontiers nationaliste affirme que Pékin "prendra certainement d'autres mesures de rétorsion".
- "Tirer des balles" -
"Avec leur politique douanière, les Etats-Unis semblent tirer des balles dans tous les sens", opine le journal. "Ils s'infligeront beaucoup de dégâts à eux-mêmes, et ce sera difficile à tenir sur le long terme. La Chine, quant à elle, va viser avec précision, en essayant d'éviter de se faire mal."
Pékin a par ailleurs fustigé les politiques commerciales des Etats-Unis qui provoquent, selon elle, une crise existentielle" de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Dans un document posté sur le site de l'OMC, elle a demandé une réforme de l'institution pour qu'elle puisse résister aux pressions de Washington.
L'administration Trump exige une réduction de l'immense déficit commercial des Etats-Unis vis-à-vis de la Chine (plus de 378 milliards de dollars en 2018), des "changements structurels" comme la fin des transferts forcés de technologies, la protection de la propriété intellectuelle américaine ainsi que la fin des subventions chinoises aux entreprises d'Etat.
Touché de plein fou par l'incertitude liée au brusque regain de tensions commerciales, l'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average a terminé en baisse de 2,38%.