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Le président américain Donald Trump s'est voulu résolument optimiste sur un accord pour mettre fin à neuf mois de guerre commerciale entre Washington et Pékin, tandis que son homologue chinois Xi Jinping a appelé à une conclusion rapide des négociations.
M. Trump n'a toutefois pas annoncé de date pour une rencontre avec Xi Jinping pour acter la fin de la guerre commerciale.
Les Etats-Unis et la Chine sont engagés depuis le début de l'année dans d'âpres négociations à l'issue incertaine. Fin janvier, M. Trump avait évoqué l'idée d'un sommet avec l'homme fort de Pékin pour régler les derniers points d'achoppement.
"Nous sommes très proches de signer un accord", a affirmé jeudi le président américain depuis le Bureau ovale, en présence du vice-Premier ministre chinois Liu He, qui dirige les tractations pour son pays.
"Les progrès sont très rapides (...) Il y a de bonnes chances que cela se produise et ce sera très bien pour tout le monde", a également estimé le locataire de la Maison Blanche. "Si nous avons un accord, nous aurons un sommet", a-t-il ajouté, jugeant que les quatre prochaines semaines devraient permettre d'y voir plus clair.
Le président chinois a de son côté appelé à la "conclusion rapide des négociations", dans un message transmis par Liu He à Donald Trump, a rapporté vendredi l'agence Chine Nouvelle.
Selon la même source, Liu He a affirmé que les deux parties ont "obtenu un nouveau consensus sur les questions importantes" concernant l'accord en négociation.
Liu He, qui ne devait initialement mener que deux jours de tractations à Washington, va poursuivre vendredi les discussions avec le représentant américain au Commerce Robert Lighthizer, a-t-on appris auprès d'une source proche des négociations. Outre M. Lighthizer, le négociateur en chef chinois s'est entretenu mercredi et jeudi avec le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin.
Washington, qui veut rééquilibrer les échanges commerciaux avec son partenaire asiatique, exige des changements "structurels" du système économique chinois, toujours dominé par des groupes publics subventionnés par l'Etat.
Donald Trump dénonce invariablement le déséquilibre commercial entre les deux partenaires. L'an passé, le déficit commercial des biens avec la Chine a encore gonflé de 11,6%, pour atteindre 419,16 milliards de dollars.
Depuis plusieurs mois, le président de la première puissance mondiale ne cesse d'envoyer des signaux contradictoires, tantôt se félicitant des progrès réalisés dans les discussions, tantôt brandissant la menace de ne pas signer d'accord. "Il faut que ce soit un bon accord. Si ce n'est pas un bon accord, nous ne signerons pas", a-t-il ainsi une nouvelle fois prévenu jeudi.
Le représentant au Commerce Robert Lighthizer, négociateur en chef, a de son côté estimé qu'il restait "d'importants" points litigieux à régler, sans les détailler.
Pour obliger Pékin à changer ses pratiques jugées "déloyales", Washington a imposé en 2018 des taxes supplémentaires de 10 à 25% sur plus de 250 milliards de dollars de marchandises. Et Donald Trump a menacé de taxer la totalité des importations en provenance de Chine (539,5 milliards en 2018). Pékin a rétorqué en taxant les quelque 120 milliards d'importations américaines.
Si la Chine souhaite la levée de tout ou partie de ces taxes pour signer un accord, l'administration Trump voudrait conserver cette épée de Damoclès pour s'assurer que les mesures concédées par la Pékin soient véritablement appliquées.
- Suspendre les taxes? -
Dans un gage de bonne volonté, le gouvernement chinois a annoncé lundi qu'il maintenait la suspension de surtaxes douanières visant le secteur automobile. Ces droits de douanes supplémentaires de 25% avaient été initialement suspendues en décembre pour trois mois afin de permettre aux deux parties de discuter dans un climat apaisé.
Les discussions "couvrent des problématiques qui n'avaient jamais été couvertes jusqu'à présent", a assuré mercredi Larry Kudlow, le conseiller économique de la Maison Blanche, citant le vol de la propriété intellectuelle, la cybercriminalité, les taxes douanières et les barrières non tarifaires.
"Nous espérons nous approcher un peu plus (d'un accord) cette semaine", a-t-il ajouté.
A l'issue de négociations à Pékin la semaine dernière, Washington avait assuré que les discussions avaient été "constructives", mais sans donner de détails sur la nature des progrès réalisés.
Selon le Financial Times, l'essentiel des questions en suspens a été résolu, mais les négociations achoppent sur les modes de vérification de l'application de l'accord.
"On arrive à l'étape finale", a assuré au quotidien Myron Brilliant, vice-président de la Chambre de commerce américaine chargé des affaires internationales. "90% de l'accord sont bouclés, mais les 10% restants sont les plus difficiles. C'est la partie la plus délicate et il faudra faire des compromis des deux côtés", a estimé ce responsable.
Pékin s'est déjà engagé à augmenter ses importations de produits agricoles américains, tels que le soja, ou les produits énergétiques en provenance des Etats-Unis.
Robert Lighthizer et Steven Mnuchin ont eux maintes fois prévenu que tout accord devrait absolument inclure des mécanismes de mise en oeuvre du traité et des procédures permettant de vérifier qu'il se déroule tel que prévu.