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Coronavirus au Brésil: risque d'"effondrement de l'économie" (ministre)

Le Brésil pourrait être confronté dans un mois à un "effondrement de (son) économie", avec des pénuries alimentaires, et à une "désintégration" sociale, a averti jeudi le ministre de l'Economie Paulo Guedes, à quelques semaines du pic du coronavirus.

"L'alerte est sérieuse", a dit le ministre: jusqu'ici "le peuple a de l'argent en main", mais "d'ici à 30 jours il se pourrait que les choses commencent à manquer sur les étagères (des magasins), que la production soit désorganisée et qu'on entre dans un système non seulement d'effondrement de l'économie mais de désintégration sociale", a-t-il prévenu.

Le ministre ultra-libéral faisait référence à l'incidence sur la première économie d'Amérique latine des mesures de confinement en vigueur dans de nombreux Etats du Brésil afin de tenter d'endiguer la progression du virus.

Le pays de 210 millions d'habitants voit actuellement sa courbe de contamination du Covid-19 progresser à un rythme très inquiétant, et a atteint jeudi soir les 135.106 cas, avec 9.146 décès.

Ces chiffres, qui révèlent une progression de 610 morts au cours des dernières 24 heures, sont en outre largement sous-estimés, selon la communauté scientifique.

Dans de grands centres urbains comme Sao Paulo et Rio, les deux principaux foyers de contamination, mais aussi des villes du Pernambouc (nord-est) ou d'Amazonie, comme Manaus, les unités de soins intensifs des hôpitaux sont déjà quasi saturées.

Le président d'extrême droite Jair Bolsonaro, qui se trouvait avec M. Guedes, a réitéré son opposition aux mesures de confinement imposées pour sauver des vies par une majorité de gouverneurs et de maires, soutenus par la Cour suprême qui leur a accordé une autonomie de décision dans la lutte contre le coronavirus.

C'est d'ailleurs à l'issue d'une visite, non prévue dans son programme, au président de la Cour suprême, Dias Toffoli, que le chef de l'Etat s'est exprimé.

"Nous connaissons le problème du virus, et nous devons préserver des vies", a-t-il dit. "Mais il y a un problème qui nous préoccupe de plus en plus: (...) la question du chômage, de l'économie qui est à l'arrêt".

"Le combat contre le virus ne peut pas faire plus de dégâts que le virus lui-même", a dit une nouvelle fois Jair Bolsonaro. Ce dernier a souvent minimisé la menace sanitaire, qualifiant même longtemps le coronavirus de "petite grippe".

Il a d'ailleurs encouragé les plus fidèles de ses partisans à défiler dans les rues ces dernières semaines pour protester bruyamment contre le confinement.

Le Brésil, dont l'économie ne s'était toujours pas remise de la récession historique de 2015 et 2016, risque une contraction de 5,3% de son PIB cette année, selon le FMI, en raison de la pandémie.

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